Recherche paramédicale : le CHU ajoute une corde à son arc

Christelle Plumereau, cadre de santé en réanimation chirurgicale, Véronique Ferrand, responsable d’unité à la direction de la recherche, Harold Astre, directeur de la recherche, Martine Imbert, coordonnatrice général des soins, Marlène Arbutina, cadre supérieure de santé, Aurélie Girault, coordonnatrice paramédicale des projets de recherche, Emilie Griffault infirmière coordinatrice en réanimation chirurgicale.

2017, année de la recherche ? Le CHU de Poitiers compte bien développer cet axe, en particulier la recherche paramédicale. Grâce à la coordination générale des soins, via Marlène Arbutina, cadre supérieure de santé, et Aurélie Girault, coordonnateur paramédical de projets de recherche, et avec le soutien de la direction de la recherche et de l’innovation, les professionnels paramédicaux, désireux de se lancer dans l’aventure, trouveront l’appui nécessaire pour mener à bien leurs projets, en lien avec la recherche.

Dans les quatre réanimations du CHU de Poitiers, certains infirmiers sont habilités à poser des perfusions par échoguidage, acte auparavant réservé aux médecins. C’est un fait désormais possible grâce au travail de l’équipe Apive (Abord périphérique intra veineux échoguidé) composée du Dr Thomas Kerforne, de Christelle Plumereau, cadre de santé en réanimation chirurgicale, Ronan Allard-Duchêne, Emilie Griffault et Guillaume Batiot, infirmiers. “En 2012, le docteur Thomas Kerforne rédige un mémoire sur cette technique de perfusion par échoguidage qui est utilisée, par exemple, sur des patients atteints d’oedèmes et difficiles à piquer”, souligne Christelle Plumereau.

Vient alors l’idée pour l’équipe médicale de former des soignants de réanimation chirurgicale à cette technique. L’équipe Apive a, par la suite, conçu et dispensé, au CHU de Poitiers, la première version de la formation. Depuis 2016, avec le soutien de la coordination générale des soins, une deuxième version de la formation est rédigée et l’idée d’un projet de recherche paramédicale apparait : “En 2016, nous avons choisi de partir de ce projet de recherche médicale pour écrire notre projet de recherche paramédicale : comparer la prévalence des complications survenues lors de la pose de perfusion standard versus la pose de perfusion sous échoguidage”, agrémente Ronan Allard-Duchêne.

Favoriser la recherche paramédicale
C’est là qu’intervient Marlène Arbutina, cadre supérieure de santé en charge de la coordination de la recherche paramédicale : “Mon rôle est de promouvoir la recherche paramédicale au CHU de Poitiers, d’accompagner les chercheurs paramédicaux de l’idée en germe jusqu’au dépôt de leur projet finalisé, de les orienter lorsque c’est le moment vers les compétences ressources de la DRI, de proposer des actions de formation en lien avec la recherche paramédicale, de trouver avec les chercheurs les moyens de valoriser les fruits de leur travail (voir encadré)”. Arrivée en février 2016 au CHU de Poitiers, Marlène Arbutina a la lourde tâche de favoriser le développement de la recherche paramédicale au sein de l’établissement. Pour cela, elle est aidée par Aurélie Girault qui travaille depuis septembre 2016 à la coordination générale des soins. Ensemble, elles ont conçu une offre de formation dédiée à la recherche paramédicale et ont organisé, avec le soutien de la direction de la recherche, la première édition des ateliers pour la recherche paramédicale (ARP) au CHU de Poitiers. “La recherche n’est pas dans la culture des soignants de la même manière que pour les médecins”, précise Marlène Arbutina.

Un travail avec la direction de la recherche
Dans un contexte incitatif mais très concurrentiel, le dynamisme de la recherche paramédicale à Poitiers doit également se traduire par l’obtention de financement dans le cadre d’appel à projet type PHRIP (programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale). Pour y parvenir, la coordination générale des soins travaille en collaboration avec la direction de la recherche. Pour Harold Astre, directeur de la recherche, les débuts n’ont pas été faciles : “Il a fallu tout apprendre des uns et des autres. Construire un lien et développer une vision commune entre les deux parties a pris quelques mois”. Si en 2016, aucun projet de recherche n’a été retenu, Harold Astre et Marlène Arbutina comptent changer la donne en 2017. “La quantité, c’est bien, la qualité c’est mieux. Cette année, nous allons mettre tout en oeuvre pour que des projets soient retenus”, assure le directeur de la recherche. Pour cela, l’institution mets à la disposition des porteurs de projets la plateforme méthodologique de biostatistique et de data-management, créée en novembre 2016 et destinée initialement aux projets de recherche médicaux. “Le but est de coordonner la recherche dans sa globalité et de donner les mêmes outils à tout le monde”, insiste Marlène Arbutina.

Le PHRIP : un appel à projet emblématique de la recherche paramédicale
A ce jour, les textes de loi permettent aux professionnels paramédicaux de porter des projets de recherche dits paramédicaux. Les programmes hospitaliers de recherche infirmière et paramédicale ou PHRIP résultent d’un appel à projet national organisé par la direction générale de l’offre de soins et s’inscrivent en complément d’autres programmes organisés par le ministère de la Santé. Le but de ces PHRIP est de répondre aux défis majeurs de santé actuels et à venir, en particulier le vieillissement de la population et l’explosion des maladies chroniques et neuro-dégénératives. Ainsi, les projets de recherche paramédicaux contribuent au progrès médical technique ou économique, à l’amélioration des pratiques et de la qualité de la prise en charge, à l’efficience du système de soins, à l’évaluation d’une innovation médicale ou organisationnelle.