Episode 8 – Centre cardio-vasculaire : la rythmologie monte en puissance

Ablation de flutter auriculaire, un trouble du rythme du cœur très fréquent, en particulier chez le sujet de plus de 60 ans.

Les services de cardiologie, de chirurgie cardiaque et la réanimation cardio-thoracique ont quitté le pavillon René-Beauchant et la chirurgie vasculaire la tour Jean-Bernard pour le centre cardio-vasculaire durant la première quinzaine de janvier. Passer d’un bâtiment de moins de 9 000 m² à des locaux de 25 000 m² demande quelques adaptations pour les différentes spécialités du centre.

En rythmologie, les praticiens ont désormais trois salles à leur disposition contre une dans l’ancien pavillon René-Beauchant. “Nous effectuions quelques vacations dans d’autres salles, mais il fallait monter tout le matériel le matin et le démonter le soir, toutes ces manipulations abîmaient les appareils, explique le Dr Bruno Degand, rythmologue au CHU de Poitiers. “Le service bénéficie désormais à plein temps de deux salles d’éléctrophysiologie interventionnelle, l’une permet de traiter les patients souffrant de pathologies telles que les arythmies ventriculaires et la fibrillation auriculaire par cautérisation, et l’autre salle est consacrée à la stimulation cardiaque et à la défibrillation. La salle hybride et des salles d’opération non dédiées utilisées pour les opérations complexes sous anesthésie générale, sont, elles, partagées avec les autres services du centre.

Avant le déménagement, environ 1500 actes étaient pratiqués par les rythmologues chaque année. “Nous ne pouvions pas en faire plus à René-Beauchant. Nous avons maintenant la capacité de réaliser 3 000 actes par an, poursuit le Dr Degand. C’est un projet sur quinze ans qui prend pour base une hausse de notre activité de 5 % par an.” Un chiffre qui prend également en compte la complexification des actes. “Grâce à la technologie, nous pouvons diagnostiquer et traiter des pathologies plus complexes, toutes les arythmies et toutes les tachycardies, indique le cardiologue. Des patients qui allaient se faire soigner ailleurs ou qui prenaient des médicaments pour des troubles du rythme depuis des dizaines d’années peuvent maintenant être traités via ablation au CHU de Poitiers.”

Formation du personnel
La cartographie du cœur en 3D et la pose de pacemakers sans sonde, de défibrillateurs avec une sonde placée sous la peau et non dans le cœur ou encore de prothèses fermant l’auricule gauche du cœur sont possibles grâce au matériel haut de gamme dont est équipé le centre cardio-vasculaire, notamment au niveau radiologique. “Le niveau technique est très élevé, précise le Dr Degand. Cela nécessite une formation de l’ensemble du personnel. Nous avons donc mis en place des cours sur ces nouvelles technologies.”

Le personnel a par ailleurs été renforcé dans des secteurs comme l’hospitalisation, l’ambulatoire ou la salle de cathétérisme. Un apport nécessaire au vu des missions qui se multiplient. “Nous devons maintenant prendre en charge des tâches et des patients sur des sites différents, illustre le rythmologue. Nous sommes aussi plus sollicités qu’avant par les services situés à Jean-Bernard. Ce sont des éléments que nous pouvions difficilement anticiper et il va falloir plusieurs mois pour mettre en place une organisation plus efficace. “La taille du bâtiment exige également des ajustements logistiques. “La transformation du mode de fonctionnement se fait petit à petit, observe le Dr Degand. Une nécessité pour profiter pleinement de ce superbe outil de travail.”

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