Monkeypox ou la variole du singe : le CHU de Poitiers est prêt

Laboratoire virologie CHU de Poitiers

Le 23 juin, Santé publique France annonçait 330 cas confirmés de variole du singe en France parmi lesquels 19 en Nouvelle-Aquitaine. Après une forte mobilisation pendant la crise sanitaire liée à la covid-19, le laboratoire de virologie du CHU de Poitiers est prêt pour assurer le dépistage de ce nouveau virus.

Fortement impacté par la crise sanitaire covid-19, le laboratoire de virologie s’est adapté pour répondre aux besoins en analyses qui sont montées jusqu’à 5 000 dépistages quotidiens au plus fort de l’épidémie. Des équipements ont été acquis et les équipes renforcées. Fort de cette expérience unique de par son ampleur, le laboratoire est prêt pour le diagnostic des cas de variole du singe qui utilise les mêmes procédés de détection moléculaire et les mêmes équipements. Active depuis mai 2022, la variole du singe, connue sous le nom d’infection à Monkeypox, se manifeste par une forte fièvre, une éruption cutanée vésiculeuse, des douleurs musculaires et de la fatigue. Si les deux pathologies COVID et Monkeypox ne sont pas les mêmes, leur diagnostic se base sur les mêmes modalités : un test biologique PCR. Le prélèvement est pratiqué à l’aide d’un écouvillonnage des lésions cutanées pouvant être associé à un prélèvement nasopharyngé et anal. Il est ensuite analysé grâce à un automate qui permet d’amplifier non l’ARN comme c’était le cas pour la covid-19 mais l’ADN du poxvirus, pour y déceler les traces du virus. Celui-ci est ainsi plus facile à identifier et son génome est moins soumis à mutations. Si le laboratoire du CHU de Poitiers assure l’analyse des prélèvements du Poitou-Charentes depuis le 17 juin, un protocole a été défini dès la fin mai par les services concernés par la prise en charge de cas de variole du singe – urgentistes, infectiologues, virologues, pharmacologues et hygiénistes – et la direction générale. Ils se retrouveront régulièrement en cellule de crise afin d’anticiper au mieux une complication de la situation sanitaire. Pour l’heure, les cas confirmés ne sont pas en nombre important mais il faut rester vigilant.