A 36 ans, le Dr Nicolas Marjanovic est médecin urgentiste au centre hospitalier universitaire de Poitiers. Il a effectué son externat de médecine à Besançon (Doubs), d’où il est originaire. Le Dr Marjanovic a ensuite rejoint le CHU de Brest (Finistère) pour son externat de médecine générale et de médecine des urgences. Titulaire d’un diplôme d’études spécialisées complémentaires en médecine des urgences, il devient assistant, puis praticien contractuel à Brest. En 2015, le Dr Marjanovic intègre le service des urgences adultes du CHU de Poitiers comme praticien contractuel.
Dr Marjanovic, pouvez-vous nous décrire comment se déroule une journée de médecin aux urgences adultes ?
C’est presque impossible car aucune journée ne se ressemble ! Contrairement aux services de soins traditionnels, nous accueillons toutes les consultations non programmées. Je suis aussi positionné à la régulation médicale, le 15 si vous préférez, et je suis amené à me déplacer avec le Smur. Aux urgences adultes, nous accueillons un panel de population très large et à la fois très représentative du territoire de la Vienne : des personnes âgées pour la plupart. Le jour, nous recevons des étudiants et des travailleurs. La nuit, ce sont plutôt des suicidants, des personnes en état d’ivresse et des traumatisés sévères suite à des accidents de la route. C’est pour cela que le médecin urgentiste doit savoir tout faire et poser un diagnostic rapidement afin de pouvoir orienter nos patients vers les services de soins adaptés si il y a besoin d’une hospitalisation.
En parallèle à votre activité médicale, vous menez aussi une activité de chercheur…
En effet, je suis en première année à l’école doctorale en sciences de la biologie et de la santé à l’universitaire confédérale Léonard de Vinci. Par ailleurs, j’ai intégré l’équipe Alive sous la tutelle du Pr René Robert au centre d’investigation clinique. Je m’intéresse aux supports ventilatoires en médecine d’urgence. Très simplement, je cherche à cherche à mesurer l’impact du support ventilatoire sur le pronostic. Peu de travaux mesurent encore l’impact des paramètres réglés par les médecins urgences sur les supports ventilatoires. Je suis un autre axe de recherche : l’évaluation des performances techniques et ergonomiques des ventilateurs mécaniques. J’ai été initié à la ventilation et à la simulation par le Pr Erwan L’Her, réanimateur au CHU de Brest. Je réalise ma thèse sous la direction du Pr Olivier Mimoz et du Pr Arnaud Thille. Logiquement, je la termine entre 2021 et 2022. Je me prépare à faire ma mobilité au CHU de Montpellier auprès du Pr Mustapha Sebbane et du Pr Samir Jaber. A court terme, je souhaite présenter un dossier pour être nommé professeur universitaire.
Cela veut dire que vous allez aussi vous orienter vers l’enseignement ?
Oui et c’est même déjà le cas. Je suis attaché d’enseignement à l’ABS-Lab sous la tutelle du Pr Jean-Pierre Richer pour développer l’activité de simulation adulte. J’enseigne aux étudiants de médecine externes et internes, aux infirmiers du groupement hospitalier de territoire. Je fais aussi des formations pour le centre d’enseignement des soins d’urgences de Poitiers. Je donne aussi des cours en master 2 sciences biologie et santé, méthodologie des essais cliniques. J’ai, par ailleurs, validé ce master en 2017. Autant dire que je ne m’ennuie pas !