Les assistantes sociales du CHU, au chevet des plus vulnérables

Le service social des hospitalisés compte 20 assistants socio-éducatifs, deux secrétaires et un cadre, Milianie Le Bihan (en jaune).

Le service social des hospitalisés du CHU de Poitiers vient en aide aux patients les plus vulnérables depuis vingt-cinq ans. En 2017, 7 500 patients ont bénéficié d’un accompagnement, un chiffre qui ne cesse de grimper depuis cinq ans. Focus sur ce métier méconnu, à travers la voix de leur cadre, Milianie Le Bihan.

Blouses blanches, dossiers en mains, le pas souvent pressé, elles se fondent dans la masse soignante. On ne parle pas beaucoup des assistantes sociales du CHU de Poitiers et pourtant, leur travail est essentiel, voire vital dans des situations très complexes. Les vingt assistantes sociales – dont un homme -, encadrées depuis 2009 par Milianie Le Bihan, sont rattachées à la direction campus-santé. En vingt-cinq ans d’existence, le service social des hospitalisés, ainsi dédié aux patients du CHU, a vu son activité s’accroître de façon exponentielle, “sans doute à cause de la précarisation de la société, de la crise migratoire, du vieillissement de la population et d’une conjoncture difficile”. “Leur nom véritable est assistant socio-éducatif. Ils sont dispatchés dans les pôles et sont, le plus souvent, alertés par les soignants quand ces derniers soupçonnent une situation personnelle très fragile chez un patient”, précise Milianie Le Bihan. Le service social, c’est aussi un moyen de lutter contre le renoncement aux soins.

Trois grandes missions
Protéger les plus vulnérables, accompagner vers un accès aux droits et organiser la sortie des patients sont les trois missions majeures des assistants socio-éducatifs. Le plus souvent, ils sont faces à des personnes isolées, âgées comme jeunes, à des femmes victimes de violences conjugales ou à des mineurs souffrant de négligence, voire de maltraitance. “Très souvent, on découvre qu’un patient vit dans une grande précarité, sans couverture sociale, sans travail. Notre rôle va être de lui ouvrir des droits, de débloquer des ressources pour qu’il puisse sortir de l’établissement dans des conditions adaptées. Au CHU, les assistants socio-éducatifs agissent dans l’immédiateté et dans l’urgence, pour ensuite passer le relais à nos partenaires comme le centre communal d’action sociale (CCAS), l’aide sociale à l’enfance, le conseil départemental, la Croix-Rouge, les réseaux de soins, les services d’aide à domicile pour ne citer qu’eux”, ajoute Milianie Le Bihan.

La particularité poitevine : le relais Georges-Charbonnier
Le relais Georges-Charbonnier fait figure de singularité sur le territoire poitevin. Il concentre en un même lieu le CCAS, le CHU, le centre hospitalier Henri-Laborit, le Toit du monde, la Maison des trois quartiers et l’association odontologique de suivi itinérant de soins. Des médecins et des infirmiers du CHU y assurent une permanence de médecine générale. Les assistantes sociales du CHU tiennent une permanence d’accès aux soins et à la santé (PASS). “Il s’agit d’un dispositif de prise en charge médico-social qui facilite l’accès au système de santé pour les personnes en très grande précarité. C’est un lieu neutre où chacun doit se sentir en sécurité”, révèle Milianie Le Bihan. Les personnes accueillies cumulent les vulnérabilités : absence de couverture sociale, barrière de la langue, pas de logement, sous-alimentation, peu de ressources, etc. La PASS est aussi accessible aux urgences du CHU, sur le site de la Milétrie.

Le service social en chiffres
20 assistants socio-éducatifs, deux secrétaires, un cadre.
En 2017, 7 500 patients ont bénéficié d’un accompagnement social, c’est 1 000 de plus qu’il y a cinq ans.