IBODE : le chef d’orchestre du bloc

Alors que les établissements hospitaliers connaissent une pénurie d’infirmiers de blocs opératoire diplômés d’Etat (IBODE), des infirmières du pôle blocs opératoires du CHU de Poitiers vont suivre prochainement la formation nécessaire à l’exercice de ce métier.

IBODE, le chef d’orchestre du bloc opératoire

Un IBODE est un infirmier qui évolue dans l’environnement particulier des blocs opératoires. Pour cela, il a suivi une formation diplômante et qualifiante de 18 mois dans une école d’IBODE. L’accès à cette formation repose sur un concours d’admission. Le rôle de l’IBODE est essentiel en salle d’opération depuis l’accueil du patient jusqu’à la fin de l’intervention. Il organise, réalise des soins et des activités en lien avec des actes chirurgicaux, avant, pendant et après les opérations. Il assure, entre autres, les mesures d’hygiène et de sécurité dans le bloc en tenant compte des risques des interventions, des spécificités des patients ou des dispositifs médicaux. Comme le présente Laurence Joulain, cadre supérieur de santé du pôle blocs opératoires du CHU de Poitiers : « Il est un chef d’orchestre car c’est lui qui donne le tempo pour faire entrer le patient et coordonner les différents corps de métier autour de sa prise en charge chirurgicale ».

Être IBODE au CHU de Poitiers

Au CHU de Poitiers, l’IBODE peut avoir la fonction d’infirmier circulant, la fonction infirmier instrumentiste ou la fonction d’aide-opératoire. Si les deux premières fonctions peuvent être prises en charge par des infirmiers diplômés d’Etat, seul l’IBODE est habilité à être aide-opératoire et à pratiquer des actes exclusifs tels que l’aide à l’hémostase ou bien l’aspiration : « La valeur ajoutée des IBODE, en plus de leurs qualifications valorisées par l’obtention du diplôme, ce sont leurs connaissances sur l’hygiène et la stérilisation, leur ouverture d’esprit favorisée par des stages dans d’autres établissements ». Sur les sites de Châtellerault et de Montmorillon, les IBODE apportent leur aide lors des opérations, ce qui n’est pas le cas sur le site de Poitiers où l’aide-opératoire est majoritairement faite par des internes.

Le CHU de Poitiers s’engage pour les IBODE

Le nombre d’IBODE en poste est relativement faible au CHU de Poitiers à l’instar de ce qui se passe dans d’autres établissements hospitaliers. Les raisons sont multiples mais pour Laurence Joulain, cela est sans doute dû aussi au fait que l’on n’ait pas démystifié l’image du bloc opératoire, lieu souvent présenté comme obscur et mystérieux. Depuis qu’elle a pris ses fonctions de cadre supérieure de santé en 2014, elle s’est évertuée à « ouvrir » les blocs, à permettre aux volontaires d’essayer pour découvrir et s’assurer d’aimer l’environnement : « Quand je recrute une infirmière de bloc opératoire aujourd’hui, ma volonté est qu’elle devienne IBODE. Je lui donne deux ans pour concrétiser son projet professionnel : soit le bloc correspond vraiment à ce qu’elle veut faire et dans ce cas-là, elle doit s’engager à faire la formation dans un délai plus ou moins long. Si le bloc ne lui convient pas ou bien si elle ne s’engage pas à faire la formation, elle retourne dans un service de soins ». Laurence Joulain est soutenue dans sa démarche par la direction générale : « L’institution s’est vraiment engagée à mettre en place une procédure de formation continue pour pouvoir permettre à nos infirmières de bloc de faire la formation IBODE, de partir pendant 18 mois et de revenir diplômées ». Elle se réjouit donc de l’admission possible à la formation d’IBODE cette année de neuf infirmières de son pôle.