Des orthoptistes pour dépister et traiter les troubles visuels

Professionnels paramédicaux, les orthoptistes ont des missions essentielles au sein du service d’ophtalmologie du CHU de Poitiers, surtout dans un contexte de démographie médicale difficile.

Dépister et traiter les troubles visuels

Trois orthoptistes exercent au sein du service d’ophtalmologie : Ana Catarina Melao, Clément Dhainaut et Pierre Merignan. Pour cela, ils ont suivi une formation diplômante de trois ans dans un institut de formation rattaché à une faculté de médecine. Leurs missions consistent à dépister, analyser et à traiter les troubles visuels. Ils réalisent l’ensemble des examens nécessaires avant la consultation avec l’ophtalmologiste. « Leur rôle est de préparer le patient à la consultation en réalisant les examens techniques ainsi lorsqu’il arrive devant l’ophtalmologiste tout le bilan d’imagerie a déjà été fait. La consultation est alors plus rapide et axée sur les résultats et la prise en charge à venir. Ils sont une aide à la pose de diagnostic », souligne Florence Susset, cadre de santé du service de consultations d’ophtalmologie. Les orthoptistes assurent également le suivi et le traitement des patients atteints strabisme, d’amblyopie ou de paralysie oculomotrice. Clément travaille essentiellement auprès des enfants qui représentent une part importante des patients ayant besoin d’un dépistage visuel et d’un suivi de leur pathologie ou de leur correction optique. Comme le précise Natacha Hays, cadre supérieure de santé, son rôle est d’autant plus important qu’il doit encourager ses petits patients mais aussi leurs parents, à poursuivre des traitements parfois difficiles sur du long terme afin de leur permettre d’avoir une vision optimale sur les deux yeux à l’âge adulte.

Orthoptiste à l’hôpital : traiter des pathologies variées avec des équipements de pointe

Le service d’ophtalmologie ne dispose que de trois orthoptistes quand l’activité du service en demande cinq. Pour pallier ce manque d’effectif, deux infirmières sont formées à la réalisation des examens standards, comme le permet leur décret de compétence, après avoir reçu des informations théoriques de l’équipe médicale avec Christelle Laucher Delhomme et Marie Coulange. Elles sont accompagnées dans le développement de leurs connaissances et compétences par les orthoptistes. La pénurie d’orthoptiste est un phénomène national qui touche aussi bien le domaine privé que les établissements hospitaliers. Clément, Ana Catarina et Pierre expliquent que pratiquer l’orthoptie dans un hôpital offrent plusieurs avantages parmi lesquels la diversité des pathologies à prendre en charge ; des pathologies qu’ils rencontreraient peu en ophtalmologie de ville. Ils examinent, par exemple, des patients avec de lourdes atteintes neurologiques dont la pose de diagnostic va dépendre des examens qu’ils vont réaliser. « Travailler dans un hôpital permet de traiter des pathologies très variées et compliquées avec des équipements de pointe », explique Clément. Pour Ana Catarina : « à l’hôpital, nous approfondissons nos connaissances sur notre métier avec en plus les urgences. Cela nous permet de grandir professionnellement ». Le métier d’orthoptiste est un métier qui a toute son importance en milieu hospitalier.