Le CHU de Poitiers a bien grandi en fusionnant avec les sites de Montmorillon, de Lusignan, de Châtellerault et de Loudun. Ses missions se sont étendues à l’ensemble du territoire de la Vienne entrainant la réorganisation de certains services et notamment celui des laboratoires de biologie médicale. Tout a été mis en œuvre pour assurer une activité de diagnostic biologique sur tous les sites, en adéquation avec les besoins et les effectifs.
Biologie médicale : une activité territoriale
Au gré des rapprochements entre les différents sites qui forment désormais le CHU de Poitiers, le pôle biologie-pharmacie a œuvré pour que chacun puisse répondre à ses propres besoins en biologie médicale. Et aujourd’hui, comme le souligne Michel Sorel, directeur référent du pôle, l’activité de la biologie s’inscrit dans une vraie logique territoriale. Elle repose sur un laboratoire central situé sur le site de la Milétrie à Poitiers, de deux laboratoires, l’un à Montmorillon et l’autre à Châtellerault, et de deux antennes de biologie délocalisée, l’une à Montmorillon et l’autre à Loudun.
Une attention particulière est portée à la constitution d’une équipe médicale unique multisite, ce qui permet de renforcer le sentiment d’appartenance à une seule et même entité. Elle permet également de faire des remplacements sur les sites distants. Des échanges de techniciens entre les différents sites ont lieu régulièrement et des biologistes de Poitiers se déplacent sur l’ensemble du territoire pour échanger avec les équipes.
Un temps partagé entre le site de Poitiers et leur propre site a été proposé aux biologistes des laboratoires de territoire : le Dr Fabienne Witthuhn, responsable du laboratoire de Montmorillon qui intervient également au laboratoire d’immunologie-inflammation de Poitiers, le Dr Mathilde Bouc Boucher, responsable du laboratoire de Châtellerault, et le Dr Andy Larivière qui partagent leur temps entre Châtellerault et les laboratoires de biochimie et virologie de Poitiers. Pour le Pr Nicolas Lévêque, chef du pôle Biospharm, « il était important de maintenir un lien étroit entre secteurs spécialisés et secteurs polyvalents ». Madame Sylvie Querrioux, cadre de santé, partage également son temps entre laboratoires de Poitiers et laboratoire de Montmorillon.
A Montmorillon
Lorsque le CHU de Poitiers est entré en direction commune avec l’hôpital de Montmorillon, le laboratoire était confronté à un manque d’effectif qui imposait un turn over intensif de l’équipe composée de cinq agents. Il fonctionnait du lundi au vendredi de 8h à 17h et le samedi matin. La nuit et le week-end, l’un des agents était d’astreinte. Des solutions ont été recherchées pour soulager le rythme soutenu des astreintes. Le choix a été fait de maintenir le fonctionnement du laboratoire en journée. Pour assurer la continuité de l’activité biologique la nuit et les week-ends, des équipements de biologie délocalisée ont été installés au sein du service des urgences. Du personnel des urgences a ainsi été formé à l’utilisation des automates d’analyses biologiques. « La biologie délocalisée peut apparaitre comme une solution de facilité mais elle est en réalité très complexe. Elle nous impose d’être très vigilants sur la formation des utilisateurs ainsi que sur la qualité des résultats. Ce n’est pas évident pour le personnel des urgences parce que ce n’est pas son métier et que cela représente une charge de travail en plus. Lorsqu’il y a des doutes sur des résultats d’analyses ou bien que l’analyse demandée ne fait pas partie du panel d’examens proposés en biologie délocalisée, les prélèvements sont transférés par navette au laboratoire central de Poitiers », explique le Pr Lévêque. Les analyses effectuées sur ces automates sont soumises à la validation de biologiste du CHU de Poitiers. La réorganisation du laboratoire de Montmorillon a permis de maintenir une activité biologique 24h/24, 7j/7, essentielle pour une offre de soin de qualité.
A Loudun
Avant même sa fusion avec le groupe hospitalier Nord-Vienne, le CHU de Poitiers a dû trouver une solution pour répondre aux besoins en biologie du site de Loudun. Ceux-ci étaient jusqu’alors pris en charge par le laboratoire Bio86 qui ne souhaitait pas renouveler le contrat qui le liait à l’établissement hospitalier. Des équipements de biologie délocalisée ont été installés au mois de janvier 2019 dans une pièce située à proximité des urgences. Ils sont utilisés par les urgentistes ainsi que par les services de soins pour des demandes urgentes. Toutes les autres analyses biologiques sont transférées par navette au laboratoire central de Poitiers pour traitement. Comme le souligne Michel Sorel, « Nous ne pouvions pas laisser le site de Loudun sans activité biologique. La mise en place d’équipements de biologie délocalisée représentait la solution parfaite et efficace pour répondre à l’activité biologique 24h/24h. » Les paramètres d’analyses ont été définis en concertation avec les prescripteurs et les utilisateurs. Ces derniers ont tous suivi une formation dispensée par un technicien qui se déplace trois fois par semaine sur le site pour s’assurer du bon fonctionnement du matériel.
A Châtellerault
Le laboratoire du site de Châtellerault a intégré le pôle biologie-pharmacie en 2019. Pour faire face à la situation financière de l’hôpital de Châtellerault, l’activité de biologie médicale a été réorganisée : l’hématologie et la biochimie d’urgences ont été maintenues sur place tandis que la biologie spécialisée et la microbiologie ont été transférées au laboratoire central. Une équipe de 12 techniciens, deux secrétaires, un cadre et deux biologistes permettent le fonctionnement du laboratoire 24h/24h et 7j/7j. Aux activités d’urgence, le laboratoire assure la gestion d’un dépôt de sang de délivrance qui est une part importante de l’activité globale et qui doit être assurée par des biologistes spécifiquement diplômés. Lors de la réorganisation, le CHU de Poitiers a fait en sorte cette compétence soit conservée parce qu’elle est vitale pour un hôpital de proximité.