Même si le pic de l’épidémie de bronchiolite a touché la France vers la mi-novembre, cette maladie respiratoire très contagieuse peut toucher les bébés de moins d’un an jusqu’à la fin de l’hiver. Aussi, voici quelques conseils.
Qu’est-ce que la bronchiolite ?
La bronchiolite est une infection virale et très contagieuse qui touche essentiellement les bronchioles des nourrissons de moins d’un an. Elle est causée, dans la plus part des cas, par le virus respiratoire syncytial (VRS) qui provoque une inflammation des parois des petites bronches ainsi que l’augmentation des sécrétions responsables d’obstruction nasales.
Les symptômes sont variables d’un patient à un autre. La maladie commence par un simple rhume ou rhinopharyngite avec le nez qui coule et un peu de fièvre. Une toux sèche apparait peu à peu suivie par une gêne respiratoire prenant la forme d’une respiration rapide et sifflante. L’enfant peut alors rencontrer des problèmes pour s’alimenter.
L’épidémie de bronchiolite commence d’habitude à la mi-octobre, son pic se situant en décembre. Cette année, le pic a eu lieu à la mi-novembre, ce qui serait dû selon les spécialistes à une météo clémente. Chaque année, la bronchiolite touche près de 30% des nourrissons de moins d’un an, 2 à 3% devant être hospitalisés.
Quand consulter ?
Si le nourrisson présente un ou plusieurs des symptômes décrits ci-dessus, il est conseillé de prendre rendez-vous chez un médecin. En effet, comme le souligne le docteur Amélie Boureau-Voultoury, chef de service des urgences pédiatriques du CHU de Poitiers « il peut être intéressant d’avoir un avis médical pour être certain qu’aucun symptôme ne soit passé inaperçu par les parents. Un nez qui coule, des difficultés à respirer et à s’alimenter ou une grosse fatigue sont des signes qu’il faut consulter un médecin ».
Les nourrissons de moins de moins de 2 mois ou les bébés fragiles doivent faire l’objet d’une surveillance accrue.
La Haute Autorité de la santé (HAS) a défini trois niveaux de gravité de la bronchiolite : la forme légère, la forme modérée et la forme grave. Malgré des symptômes impressionnants, la bronchiolite dans ses formes légère et modérée reste une maladie bénigne. Elle peut être soignée à la maison. Le plus souvent, elle guérit naturellement en quelques jours. Par contre, la toux peut perdurer jusqu’à 4 semaines. Dans les cas de bronchiolite grave qui se traduisent par une détresse respiratoire et un épuisement sévères, l’enfant est hospitalisé. Cela représente à peu près 2 à 3 % des enfants par an.
Traitements et bons gestes dans les cas de bronchiolite légère ou modérée
Le traitement repose le plus souvent sur le désencombrement du nez et du pharynx à l’aide de sérum physiologique. Des gestes sont recommandés pour soulager le nourrisson en cas de bronchiolite : le faire boire régulièrement mais en petite quantité puisque une bonne hydratation permet de fluidifier les sécrétions bronchiques. Il faut fractionner les repas afin de diminuer ses difficultés à s’alimenter. Il est conseillé de coucher le nourrisson sur le dos et de favoriser le proclive si possible. Sa chambre doit être aérée et affichée une température à 18°-19°C. Il ne faut jamais fumer à côté du bébé pour ne pas aggraver la pathologie.
« La bronchiolite est une maladie virale qui ne nécessite pas de traitement médicamenteux dans ses formes dites légères. Nous allons préconiser ce qui est le plus important pour l’enfant : le lavage de nez régulièrement afin de diminuer la gêne respiratoire. Nous allons également demandé aux parents de pratiquer le fractionnement alimentaire. Il s’agira d’étaler les quantités sur plusieurs repas de façon à ce que l’enfant se fatigue moins au niveau de la succion. Il est important qu’il se nourrisse suffisamment, au minimum plus de la moitié de ce qu’il mange habituellement, pour être en forme. Le rôle des parents est donc essentiel dans le suivi de la pathologie », insiste le Dr Boureau-Voultoury.
Nouvelles recommandations sur la kinésithérapie respiratoire La kinésithérapie respiratoire a longtemps été systématiquement préconisée dans les cas de bronchites très encombrantes. La pratique consiste, par des massages au niveau du thorax, à faire remonter les sécrétions afin de les faire évacuer. Mais en novembre 2019, la Haute Autorité santé a publié de nouvelles recommandations dans lesquelles, la kinésithérapie respiratoire est réservée à certains cas particulier. « La kinésithérapie respiratoire est efficace dans certains cas. Elle sert à désencombrer les bronches des enfants des sécrétions. Elle peut toutefois entrainer un épuisement respiratoire. Or, dans la majorité des bronchiolites, les sécrétions sont situées dans le nez. C’est pour cela que l’on préconise plutôt le lavage du nez. » explique Dr Boureau-Voultoury. |