Centre cardio-vasculaire : “Un lieu tourné vers l’innovation”

Emmanuelle Luneau, cadre supérieure de santé du pôle coeur-poumons-vasculaire

Le centre régional cardio vasculaire ouvre le 3 janvier 2017. A quelques semaines de l’événement, nous avons rencontré Emmanuelle Luneau, cadre supérieure de santé du pôle cœur-poumons-vasculaire pour évoquer les changements en terme d’organisation du personnel soignant et de la prise en charge des patients, sans oublier la coordination des transferts de Beauchant vers le nouveau bâtiment... Un défi relevé haut la main.

Le centre régional cardio-vasculaire (CCV) implique quelques bouleversements. Emmanuelle Luneau, pouvez-vous nous dire quel impact cela a-t-il eu sur l’organisation du personnel soignant ?
Tout d’abord, il faut avoir en tête que le pôle cœur-poumons-vasculaire, c’est plus de 300 agents comprenant les cadres, les infirmiers, les aides-soignants et les agents de service hospitalier. La réorganisation et l’affectation du personnel est complexe sur une telle structure. Au regard des effectifs qui ont été alloués au CCV, nous avons passé un appel à candidatures au sein du pôle et en externe sur l’ensemble de l’institution. Nous avons demandé aux agents via une fiche de vœux d’exprimer un à trois choix de services dans lesquels ils souhaitaient exercer, que ce soit au sein du pôle ou hors pôle, voire hors CHU. Nous avons  également reçu de nombreuses candidatures venant des autres pôles… Au final, de nombreux agents ont manifesté le souhait de venir travailler au CCV, c’est positif ! Les choix des agents ont été respectés pour 97% d’entre eux. Ensuite, l’encadrement, mais aussi les équipes ont construit les grilles de plannings pour chaque service. Par ailleurs, un gros travail de réorganisation a été engagé. Je tiens à souligner une forte contribution des équipes. Cela montre une grande motivation et un réel intérêt pour le projet CCV.

Qu’est-ce qui va évoluer dans la prise en charge du patient ?
Déjà, la structure n’est pas la même, si bien que les conditions d’accueil et de prise en charge des patients vont évoluer. Les pratiques médicales changent et se modernisent. Concernant les locaux, nous avons une majorité de chambres seules ; cela contribue au confort des patients qui sont de plus en plus demandeurs de chambre particulière. Les locaux sont lumineux et spacieux. Il y aura aussi des espaces dédiés aux familles. D’un point de vue médical, le CCV est un lieu de haute technicité, tourné vers l’innovation. L’utilisation du robot Da Vinci et des nouveaux appareils d’imagerie devrait aussi, à terme, réduire la durée d’hospitalisation et donc participer au confort du patient. La création de l’hôpital de jour va aussi y contribuer. Ce sera une unité, au sein même du CCV, ouverte de 7h à 18h, pour accueillir les patients qui ont besoin d’examens invasifs de diagnostic tels que la coronarographie. Les patients qui initialement restaient hospitalisés trois jours vont désormais rester une seule journée. C’est une avancée dans la prise en charge médico-soignante des patients , qui répond parallèlement au projet national de diminution des lits dans les hôpitaux.

Comment déménage-t-on un pôle d’une telle grandeur ?
Déménager un tel pôle réclame organisation et anticipation. C’est à mon sens la clé de la réussite. Nous avons un calendrier de mise en oeuvre très précis à respecter. De nombreuses réunions et temps de rencontre sont consacrés à ce projet. Tous les services supports tels que la logistique, la direction des achats, le service de téléphonie, informatique, la sécurité, l’hygiène, la pharmacie, mais aussi le Samu, travaillent main dans la main pour que le déménagement se fasse dans les meilleures conditions possibles. Les unités de soins ne peuvent pas se permettre d’arrêter de fonctionner. L’accueil du patient, c’est tous les jours 24H/24H. De fait, le jour du déménagement, chaque équipe paramédicale sera doublée pour assurer le lien entre le pavillon Beauchant et le CCV. Les patients de réanimation et des soins intensifs de cardiologie seront transférés avec le Samu. Nous ferons aussi appel aux ambulances du CHU, du privé et du Sdis 86 pour les autres patients. Enfin, la coordination générale des soins, la direction des ressources humaines et la direction générale ont été à notre écoute pour ce projet et, surtout, ont accompagné les demandes formulées, aussi bien pour le personnel que pour l’ensemble des équipements.