Cadre supérieure du pôle de Montmorillon, Florence Loger travaille à l’hôpital depuis 1986. Pendant toutes ces années, elle a vu se succéder les directions jusqu’à la fusion avec le CHU de Poitiers. Elle a vu l’hôpital évoluer, s’agrandir et se moderniser. Un hôpital auquel elle est particulièrement attachée.
Vous êtes profondément attachée à l’hôpital de Montmorillon. Quel y a été votre parcours ?
Je suis originaire de Poitiers où j’ai suivi toute ma formation professionnelle. J’ai découvert le centre hospitalier de Montmorillon au travers de stages. J’y ai apprécié l’ambiance de travail aussi j’ai accepté un poste d’infirmière dans le service des urgences et de réanimation, poste que j’ai occupé pendant 12 ans. J’ai contribué à la mise en place du service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR). Diplômée cadre en 1997, j’avais en charge le service de chirurgie et le bloc opératoire. J’ai passé le concours de cadre supérieure et en 2002, j’ai intégré, la fonction de cadre supérieure faisant fonction de directeur des soins. J’ai coordonné l’ensemble des soins de 2002 à 2016. Quand Montmorillon est devenu un pôle du CHU de Poitiers avec la fusion, j’ai intégré le groupe de cadres supérieurs de l’établissement. Je suis donc depuis 18 ans cadre supérieure sur l’hôpital de Montmorillon.
Vous avez vu l’hôpital de Montmorillon évoluer, s’agrandir, se moderniser. Que pouvez-vous nous en dire ?
Quand je suis arrivée à l’hôpital de Montmorillon en 1986, la partie court séjour de l’hôpital était plutôt bien adaptée à la prise en charge des patients. Le problème résidait avant tout sur le secteur des personnes âgées qui était localisé dans la Maison-Dieu. Les locaux étaient très anciens et rendaient difficile la prise en charge des patients. Les chambres accueillaient plusieurs lits et les escaliers en pierre n’étaient pas adaptés aux personnes âgées avec des problèmes de motricité. Le travail des directions successives a consisté à moderniser toute la partie gériatrique. L’objectif principal du projet était de rassembler sur le même site les différents secteurs dédiés aux personnes âgées. Avec l’ouverture en 2009 du dernier bâtiment, les Marronniers, qui abrite 90 résidents, l’intégralité du secteur gériatrique est terminée et offre vraiment un cadre de vie et de prise en charge adapté. Ces travaux se sont fait au détriment du court séjour.
Comment est arrivé le projet de construction du nouveau centre médico-chirurgical ?
Avant même la fusion, nous avons commencé à réfléchir à la réhabilitation de bâtiments existants. Nous étions un établissement sain et excédentaire budgétairement ce qui nous permettait d’envisager éventuellement des travaux. Lorsque nous sommes passés en direction commune en 2015, Jean-Pierre Dewitte, alors directeur général du CHU de Poitiers et par là-même directeur du centre hospitalier de Montmorillon, est allé encore plus loin en proposant la construction d’un nouveau bâtiment. Et au moment de la fusion, Jean-Pierre Dewitte s’est engagé à mener à bien ce projet.
Avec l’ensemble des directions du CHU de Poitiers, Cécile Beneux, directrice du pôle de Montmorillon, le docteur Françoise Keller, cheffe de pôle et présidente de la commission médicale d’établissement et moi-même avons beaucoup travaillé pour que se fasse la construction du nouveau bâtiment.
Dans quelles mesures le personnel de l’hôpital a-t-il été impliqué dans ce projet ?
Faire participer les équipes soignantes au projet était très important pour nous. Nous souhaitions qu’elles s’approprient le nouveau bâtiment. Le personnel de Montmorillon a donc été intégré dans une démarche participative depuis le cahier des charges jusqu’au choix des coloris. En participant à l’élaboration du cahier des charges, nous avons pu y mettre tout ce dont nous avions besoin pour bien travailler. Nous avions pour cela constitué une chambre et une salle de consultation témoins au sein desquelles nous avions laissé des cahiers pour recueillir toutes les suggestions, toutes les remarques et tous les témoignages. Nous nous sommes vraiment appuyés sur les avis de chacun.
Chacun a voté parmi les propositions des différents architectes pour choisir celle qu’il préférait. Ensemble, nous avons choisi la proposition qui nous semblait extrêmement fonctionnelle et qui s’intégrait parfaitement au reste du site. Le bâtiment suit, en effet, la courbe de la Gartempe qui se trouve en contrebas de l’hôpital. Chaque unité a pu choisir les coloris de leurs salles de pauses et de leurs bureaux infirmiers. Cela donne des résultats très différents d’un lieu à l’autre mais c’est très joli et plein de gaité.
Conscient que nous avons un rôle important à jouer sur le territoire, nous avons choisi de mettre en valeur, à l’intérieur du bâtiment, des photos d’un club-photo d’une petite ville juste à côté de Montmorillon avec des images de la nature environnante.
Ce nouveau bâtiment va-t-il apporter de grands changements dans le travail même des équipes soignantes ?
Le bâtiment va accueillir l’unité médico-chirurgicale qui était, jusqu’à présent, scindée en deux unités. Et avec nos équipes soignantes, avant même le premier coup de pioche, nous avons anticipé l’unification de la médecine et de la chirurgie. Et en 2017 et 2018, nous avons mené tout un travail préparatoire à l’organisation future dans le nouveau bâtiment. Les infirmières, qui travaillaient depuis de nombreuses années dans l’un des deux services, ont acquis des compétences relatives à l’autre service. Cette acquisition s’est fait par le biais de formations, de tutorat. Nous avons dû établir des protocoles. Cette unification de deux services qui avaient l’habitude de travailler séparément est tout de même un sacré bouleversement dans les habitudes professionnelles. Mais les retours des agents ayant reçu ces formations sont très positifs. Malgré une appréhension – légitime, les agents affirment que cela a été très enrichissant pour eux puisqu’ils ont obtenu plus de compétences et de connaissances.
Le regroupement des consultations jusqu’alors réparties sur le site ainsi que l’installation des bureaux administratifs dans le nouveau bâtiment vont permettre de créer une plus grande proximité entre les différents services et améliorer les échanges. La partie administrative de l’hôpital était un peu isolée dans la cour Pasteur. Je faisais beaucoup d’aller-retour pour aller dans les services de soins.
Que représente pour vous l’ouverture de ce nouveau bâtiment ?
Je trouve que le nouveau centre médico-chirurgical est vraiment une très belle réalisation. Il est bien au-delà de ce que nous espérions. Il faut, je pense, avoir connu l’hôpital d’avant pour se rendre compte du chemin parcouru.
Le secteur de soins dans sa quasi-totalité déménage entre le 16 et le 18 septembre. Nous pouvons dire que dès le 21 septembre, tous les secteurs de soins, les blocs opératoires et les plateaux de consultation auront déménagé et pourront fonctionner. Nous avons fixé à trois jours maximum, le temps de déménagement pour que l’activité soit peu impactée. Mon propre déménagement est un événement pour moi qui suis depuis plus de 18 ans dans le même bureau. J’ai dû trier, archiver, et jeter des dossiers. J’ai vu défiler 18 ans de carrière non sans une certaine nostalgie. Mais, je suis tournée vers l’avant et très heureuse d’intégrer ce nouveau bâtiment.
Je crois que nous avons un rôle de proximité important à jouer. Nous savons ce que nous pouvons prendre en charge, ce que nous pouvons faire à notre niveau. Nous savons aussi à quel point c’est important de nous appuyer sur le CHU de Poitiers parce qu’il y a plein de choses que nous ne savons pas faire, pour lesquelles nous n’avons pas les compétences requises ou le matériel nécessaire. C’est aussi important pour le CHU d’avoir cette base qu’est l’hôpital de Montmorillon.
L’inauguration et les portes ouvertes représentent un moment important pour nous. Nous espérons que malgré le contexte sanitaire les gens du territoire viendront aux journées portes ouvertes organisées le samedi 12 septembre. Ce sera, pour nous, l’occasion de présenter notre nouvel outil de travail.