Le CHU de Poitiers est porteur d’un nouveau projet de recherche en chirurgie cardiaque. Celui-ci vise à prévenir le risque de désunion de la cicatrice de sternotomie, limitant ainsi les risques de complications infectieuses. C’est le Pr Christophe Jayle qui en est l’investigateur.
Lorsque l’on subit une chirurgie cardiaque, la complication la plus redoutée est la médiastinite, une infection de la cage thoracique. La contamination peut notamment s’effectuer à partir d’une désunion cutanée de la plaie opératoire. L’objectif du projet de recherche PRISTER (Prévention du Risque de désunion de la cicatrice de STERnotomie complète suite à une chirurgie cardiaque) est de limiter ce risque de désunion. Pour cela, il va mesurer l’efficacité d’une thérapie par pression négative, un type de pansement qui permet d’aspirer le liquide qui peut s’accumuler au niveau de la cicatrice. La thérapie par pression négative permet de conserver le pansement plus longtemps qu’un pansement classique, ce qui limite l’éventuelle contamination. Elle permet également de drainer la plaie, de limiter la macération et d’accélérer la cicatrisation.
Les désunions cutanées surviennent chez 15 % des patients qui subissent une chirurgie cardiaque, mais heureusement, elles n’entrainent que rarement une médiastinite. En revanche, elles entrainent des complications pour le patient, outre le risque de développer une infection, avec le risque de devoir être opéré à nouveau et une augmentation de la durée d’hospitalisation, et donc du coût de prise en charge.
Pour l’instant, l’efficacité de la thérapie par pression négative n’a été démontrée que dans une population à haut risque : des patients ayant subi une chirurgie pour un pontage aorto-coronarien avec double prélèvement mammaire. Le projet PRISTER va permettre d’élargir ces résultats à une population standard.
Pour mesurer l’efficacité de la thérapie par pression négative, les cicatrices des patients inclus dans l’étude vont être prises en photographie à des moments précis du protocole, afin d’être mesurées et comparées. Ces photographies seront hébergées sur le logiciel Pixacare, qui permet un stockage sécurisé de ces données de santé sensibles.
Les photographies seront analysées par un consortium de trois experts afin de délibérer sur l’efficacité ou non de la thérapie par pression négative, grâce à des critères pré-établis.
L’étude prévoit d’inclure 660 patients, hospitalisés au CHU de Poitiers, mais également aux CHU d’Angers, de Clermont-Ferrand et de Limoges, sur une période de douze mois. Ces patients seront suivis pendant trois mois.