Chirurgie gynécologique et digestive : ensemble pour traiter la carcinose péritonéale

Tous les lundis, une réunion de concertation pluridisciplinaire sur les carcinoses péritonéales – qui réunit la chirurgie des cancers gynécologiques, digestifs, les cancérologues gynécologiques et digestifs – est organisée au CHU de Poitiers.

Dans le traitement des cancers gynécologiques et digestifs, la combinaison chirurgie et chimiothérapie est déterminante en cas de carcinose péritonéale. Au Centre hospitalier universitaire de Poitiers, les services de chirurgie viscérale, de gynécologie et d’oncologie médicale allient leurs compétences pour traiter au mieux ces pathologies lourdes.

« Jusque-là, les gens porteurs de cancer avec carcinose péritonéale décédaient très rapidement sans espoir de guérison ou de stabilisation de la maladie », assure Michel Carretier, chef du service de chirurgie viscérale. Depuis une dizaine d’années, les progrès de la réanimation péri-opératoire, qui autorise des chirurgies complexes, et de la chimiothérapie ont permis d’améliorer la survie de ces cancers. « Aujourd’hui, la combinaison chirurgie/chimiothérapie permet de stabiliser, voire de guérir certains de ces cancers », affirme Michel Carretier. Une combinaison particulièrement efficace pour les carcinoses péritonéales du cancer des ovaires et digestifs (cancer du côlon, du rectum, de l’estomac). Concernant les cancers digestifs, le traitement se base très souvent sur une chimiothérapie préopératoire, une intervention chirurgicale et une chimiothérapie postopératoire. En revanche, pour la gynécologie, la chirurgie doit être première, et dans ce cas-là aussi suivie d’une chimiothérapie.

« En cas de carcinose péritonéale, tout l’enjeu de ces chirurgies est de trouver une solution thérapeutique qui permette à la fois d’enlever ce qui doit l’être pour soigner la maladie tout en conservant et préservant au maximum les organes vitaux », explique le docteur Cédric Nadeau, chirurgien onco-gynécologique au centre universitaire de Poitiers.

« Concernant les cancers digestifs, l’acte chirurgical consiste à enlever tous les nodules de la cavité abdominale et à terminer l’intervention par la mise en place, dans l’abdomen du patient, d’un liquide contenant des doses de chimiothérapie vingt fois supérieures à celles que l’on injecte par voie sanguine », précise Michel Carretier. Il s’agit de la chimiothérapie hyperthermique intra-péritonéale (Chip).

Le CHU comme centre de recours régional
Pour répondre à cet enjeu thérapeutique et du fait des compétences en chirurgie gynécologique et digestive au Centre hospitalier universitaire de Poitiers, il a été décidé de mettre en place, en janvier 2014, une réunion de concertation pluridisciplinaire sur les carcinoses péritonéales qui réunit la chirurgie des cancers gynécologiques, digestifs, les cancérologues gynécologiques et digestifs. Ces réunions se déroulent tous les lundis au CHU, « un moment pendant lequel nous discutons de tous les dossiers », explique Cédric Nadeau.

Les fiches de concertation pluridisciplinaire peuvent être remplies sur le site du réseau régional de cancérologie Onco-Poitou-Charentes. « Nous les examinons toutes. Ce qui est important, c’est de savoir que tous les médecins de la région peuvent nous adresser un dossier. Après examen, le médecin peut obtenir un rendez-vous avec un chirurgien gynéco du CHU, en cas de cancer gynécologique, ou avec un oncologue digestif en cas de cancer digestif, s’il le souhaite. Nous organisons ensuite toute la prise en charge, si nécessaire », assure Cédric Nadeau.

Une prise en charge qui demande la mise à disposition d’un service de réanimation et de soins continus très performants pour une surveillance intensive.

Depuis la mise en place de cette réunion de concertation, le recrutement de ce type de patients est en augmentation au CHU de Poitiers. « Il est important que tous les patients de la région qui en ont besoin soient dirigés vers cette réunion de concertation et que les dossiers soient discutés. Ainsi le CHU tient-il son rôle de centre de recours régional dans le traitement de la prise en charge de la carcinose péritonéale », insiste Michel Carretier.

Images TDM de carcinose
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