Coordination des prélèvements : le don d’organes au rapport

Une fois prélevé à l’aide du robot DaVinci, le rein peut être vérifié, préparé et sera

"Nous dépendons de votre travail au sein des réanimations." Le Pr Antoine Thierry, néphrologue au CHU de Poitiers, met le doigt sur une réalité. L’activité de transplantation rénale au sein du service de néphrologie relève des prélèvements effectués dans les services de réanimations par la coordination des prélèvements d’organes et de tissus du CHU de Poitiers. Le bilan 2016 de l’unité a d’ailleurs été présenté le mercredi 8 février par les docteurs Thierry Bénard et Thomas Kerforne face l’ensemble des acteurs du don et de la greffe d’organes au CHU. Ces derniers succèdent au docteur Michel Pinsard à la coordination de l’équipe.

Quelques changements ont eu lieu en 2016, avec un bénéfice sur l’activité de prélèvement souligné par le docteur Thierry Bénard : “Nous avons étendu notre zone de recensement de patients potentiellement candidats au prélèvement aux urgences, à l’unité de soins continus, aux réanimations adultes et pédiatriques ainsi qu’au service de neurologie”. A cela s’ajoute la mise en place de Cristal Action, un programme qui permet, en analysant la potentialité du don et la prise en charge des donneurs dans chaque hôpital ou dans chaque réseau de prélèvement, de mettre en place si nécessaire des actions adaptées. “Grâce à l’extension de notre zone de travail, nous sommes passés de 409 potentiels donneurs à 678 ce qui augmente nos chances de prélèvements”, assure le docteur Thierry Bénard. Le pôle de Montmorillon doit intégrer ce système en 2017.

En quelques chiffres, sur 51 patients en état de mort encéphalique, 22 ont été prélevés en 2016 contre 28 pour 53 en 2015. Cette légère baisse s’explique par l’opposition au prélèvement des patients de leur vivant enregistrée sur le Registre national de refus ou rapportée par leurs proches, des obstacles médico-légaux et des antécédents médicaux. Plus précisément, le nombre d’organes prélevés sur un patient est de 3,7 en 2016 contre 3,22 en 2015 ce qui nous place au dessus de la moyenne nationale. Si on entre dans les détails, cela donne sept cœurs prélevés en 2016 contre onze en 2015 ; dix poumons prélevés en 2016 contre sept en 2011 ; 15 foies prélevés en 2016 contre 24 en 2015 ; deux pancréas prélevés en 2016 et en 2015 ; et 38 reins prélevés en 2016 contre 56 en 2015. L’ensemble de ces prélèvements ont été effectués sur des patients en état de mort encéphalique. “Grâce à la mise en place de la procédure Maastricht III en juillet dernier, nous espérons augmenter le nombre de donneurs potentiels. L’année dernière, nous avons pu prélever deux reins sur un patient recensé par cette application”, annonce le docteur Thierry Bénard. L’activité de prélèvement de tissu est “stable” avec 1 009 donneurs de cornées. En 2016, 92 cornées ont été prélevées en chambre mortuaire et 8 sur des patients en état de mort cérébrale. Sur 88 cornées envoyées, 28 ont été greffées.En 2017, la coordination des prélèvements d’organes et de tissus compte développer son activité : “Nous avons un très bon réseau avec l’appui des centres hospitaliers de La Rochelle et de Niort, notamment qui sont actifs dans le prélèvement. Nous espérons aussi tirer les fruits de la mise en place de la procédure Maastricht III”. Rendez-vous en 2017 pour le bilan.