Dès l’apparition du virus, les étudiants se sont fortement proposés d’aider leurs futurs collègues sur le front de l’épidémie. Maëva Rodrigues est l’une d’entre eux. En deuxième année de médecine, cette jeune femme de 20 ans, qui veut devenir urgentiste, s’est portée volontaire début mars auprès des ressources humaines du CHU de Poitiers.
En tant que future médecin, elle voulait apporter sa contribution. Elle a été sollicitée pour exercer en tant qu’agent des services hospitaliers (ASH) dans l’une des unités créées tout spécialement pour la prise en charge des patients covid-19 et en l’occurrence celle des personnes âgées. Elle a ainsi pris ses fonctions le 27 mars au plus près du virus. Parallèlement à ses missions d’ASH à mi-temps, elle poursuit ses études de médecine, ce qui en cette période de crise sanitaire, n’est pas forcément évident.
Maëva Rodrigues n’a pas craint le covid-19 ; elle suivait à la lettre les protocoles des mesures de protection. Elle redoutait avant tout « de mal faire et de mettre les patients ou ses collègues en danger ». L’unité de gériatrie covid a été ouverte en urgence. Maëva a commencé sans une réelle formation – à l’exception d’une formation sur les mesures d’hygiène – et sans que les présentations avec le reste de l’équipe soient faites, au vu de l’urgence. Elle ne fut pas la seule, les autres agents venant aussi d’autres services, personne ne se connaissait vraiment. Elle a pu se faire une place rapidement au sein d’une équipe bienveillante et reconnaissante de son implication dans la crise. Depuis la fermeture de l’unité covid au 9e étage de Jean-Bernard, Maëva Rodrigues est redéployée aux urgences en tant qu’ASH.
Malgré le contexte hors-norme de la crise sanitaire, Maëva garde un excellent souvenir de cette première expérience au sein d’un hôpital. L’unité gériatrie covid a été touchée par de nombreux de décès. Assister à autant de décès n’était facile ni pour elle ni même pour le personnel plus expérimenté. « Moi qui suis très sensible, j’ai dû me renforcer un petit peu. J’ai dû apprendre à échanger avec des personnes qui n’allaient pas bien parce qu’elles venaient de perdre des proches » explique-t-elle. Elle se souviendra surtout qu’elle a fait partie d’une équipe au sein de laquelle tous se sont serré les coudes ; tous étaient solidaires. « C’était une expérience très enrichissante » affirme-t-elle.
Ils sont nombreux comme Maëva Rodrigues à s’être engagés dans cette « guerre », sans craintes, tout en poursuivant leurs études, loin de leur famille et amis : Alice Tournadre, Louis Andrieux, Gatien Berland, Célia Guichard, …