David Briand, responsable du service de restauration du CHU de Poitiers, a répondu à nos questions.
L’épidémie de covid-19 a aussi des répercussion sur la cuisine centrale du CHU et le service restauration. Comment se sont-ils adaptés ?
Comme beaucoup d’autres services, nous nous adaptons aux contraintes et à l’évolution de la crise. Avec les problèmes de gardes d’enfants, et les cas d’évictions pour raison de santé, nous maintenons notre activité avec seize agents de restauration en moins. Mais pour l’instant, cet absentéisme ne perturbe pas nos services, car il a été absorbé par la fermeture des restaurants du 11e étage de Jean-Bernard ainsi que de l’internat sur le site de Milétrie à Poitiers. Donc, à ce jour, nous ne rencontrons pas de problèmes en termes d’effectif.
Comment sont organisées aujourd’hui la préparation et la distribution des repas pour les patients ?
Concernant les patients, il n’y a pas de véritables changements. Nos équipes poursuivent normalement la préparation des menus et des plateaux qui sont distribués dans les différents services d’hospitalisation. Bien que nous ayons déjà des contraintes et des normes très strictes en matière d’hygiène alimentaire hospitalière, nous les avons renforcées avec le port de gants complémentaires dans certains secteurs de préparation, et nous multiplions les séances de nettoyage vapeur sur toutes les surfaces de la chaîne alimentaire afin de prendre un maximum de précautions.
Et pour le personnel ?
Comme vous le savez, avec les mesures de confinement, les restaurants du 11e étage de Jean-Bernard et de l’internat ont été fermés. Depuis le 17 mars, nous avons donc mis en place un système de «panier » que le personnel peut venir chercher récupérer au restaurant du 11e. En pratique, c’est plutôt simple : nous proposons une formule complète – avec entrée, plat, fromage et dessert – avec un minimum de choix, pour un tarif de 4,08€. Le panier est préparé par l’un de nos agents, et servi dans un sac en kraft, du lundi au vendredi, entre 11h et 14h30. Bien sûr la formule est à emporter. Il n’est pas possible de le consommer sur place. Nous avons que des retours positifs sur cette prestation, qui permet à chacun de manger chaque midi, un repas varié et équilibré.
Envisagez-vous de proposer d’autres services dans ces prochaines semaines ?
Pour l’instant, cela n’est pas envisagé. Mais nous nous tenons bien sûr à disposition en fonction de l’évolution de la situation. Le premier jour de fermeture, comme notre plat du jour était déjà prêt pour les restaurants, nous avons pu offrir plusieurs barquettes collectives (l’équivalent de 300 parts) au personnel des services de soins les plus impactés, qu’ils ont pu consommer au sein de leur service. Il est tout à fait normal de faire preuve de solidarité dans ces moments difficiles pour tous. Nous préférons bien entendu offrir les plats à ceux qui sont sur le terrain, plutôt que de les jeter. D’ailleurs, cette crise montre bien toute la solidarité entre les différents services de l’établissement, ainsi que de l’extérieur car nous avons plusieurs traiteurs et restaurateurs poitevins qui se proposent d’offrir des plats cuisinés pour le personnel soignant. Pour ma part, je remercie également toute l’équipe du service de restauration qui sait se rendre disponible et volontaire pour aider au sein des cuisines, mais aussi pour conforter les services logistiques pour lesquels il y a un besoin ponctuel.