Hervé Dumoulin, responsable de la blanchisserie du CHU, a répondu à nos questions.
Comment le service du traitement du linge s’organise-t-il durant la crise sanitaire du covid-19 ?
Nous nous adaptons à la situation. Nous nous sommes organisés avec un effectif de 48 personnes par jour au lieu de 53 en temps normal.
Certains membres du personnels dits « à risques » doivent, sur prescription médicale, rester confinés à leur domicile. D’autres agents ont des enfants en bas-âge à garder. Mais l’activité du CHU ayant baissé à cause du coronavirus, nous pouvons continuer à assurer normalement le traitement du linge pour toute l’activité médicale de l’établissement. Le linge des 800 résidents du CHU et du Groupe hospitalier Nord-Vienne est traité, quant à lui, par nos confrères de l’ESAT ESSOR qui poursuivent leur activité dans des conditions difficiles en ce moment.
Quelle est l’incidence sur votre activité journalière ?
Le tonnage journalier du linge hôtelier a sensiblement baissé (-15%), avec la diminution du nombre d’hospitalisations, mais nous devons gérer une augmentation significative du nombre de tenues du personnel soignant et des chemises des patients, surtout dans les services qui prennent en charge des patients contaminés par le covid-19, comme le service de maladies infectieuses et les unités de réanimation.
Est-ce que vos pratiques ou les protocoles de lavage du linge ont changé ?
Au quotidien, nous sommes déjà régis par des protocoles stricts de lavage du linge dit « infecté ». Le concept de notre nouvelle blanchisserie est de ne pas trier le linge sale mais de le trier une fois lavé et séché, pour ne pas exposer nos agents au linge avant lavage. Ce linge est donc traité directement dans des sacs hydrosolubles, à une température de 60° à 70°, avec des produits désinfectants à base d’acides. Ces dernières semaines, ces lavages ont fortement augmentés, notamment pour les services les plus exposés au covid-19.
Est-ce que le personnel de la blanchisserie doit aujourd’hui porter une tenue spéciale ?
Par précaution, les agents portent des masques en tissu, réalisés et offerts par une couturière. Il n’y a pas d’obligation, sauf pour le personnel qui traite le linge sale, et tout le monde respecte la distanciation sociale préconisée dans le cadre de son activité professionnelle.
Est-ce que le ramassage et la distribution du linge a changé ?
Globalement non. Le linge sale est toujours récupéré deux fois par jour, à 8h et à 12h30, dans les services de soins de Jean-Bernard. Nous faisons en majorité la distribution du linge, le matin dans les services d’hospitalisation, et l’après-midi dans les services de consultation. Nous avons cependant ajouté une tournée spéciale à 18h, pour les services les plus exposés au covid-19, car les soignants sont amenés à changer beaucoup plus souvent leurs tenues professionnelles que dans les autres services de soins.