Covid-19 : la crèche Bouton d’or, fidèle au poste

Elyane Prioux, cadre responsable de la crèche Bouton d’Or du CHU, a répondu à nos questions.

La crise sanitaire du covid-19 a des conséquences sur la plupart des services du CHU. Comment cela s’organise-t-il au sein de la crèche Bouton d’Or ?

Comme tous les services de l’établissement, nous nous sommes réorganisés de façon à continuer d’accueillir les enfants dans les meilleures conditions. Le 16 mars, l’annonce du confinement a aussitôt redéfini notre organisation habituelle, et nous nous sommes adaptés aux urgences et aux plannings des parents qui n’avaient pas d’autres solutions de garde. Depuis le début du confinement, nous organisons donc les équipes au jour le jour, en fonction des demandes et des besoins.

En temps normal, comment est organisée la crèche ?

La crèche Bouton d’or est une structure multi-accueil comportant une crèche collective et une crèche familiale.

Avec les horaires atypiques des professionnels de santé, nous accueillons les enfants de 6h30 à 22h sur la crèche collective, et de 7h à 20h chez les assistantes maternelles de la crèche familiale, et ce tous les jours, sauf les week-ends et les jours fériés.

Nous accueillons les enfants de deux mois jusqu’à la date anniversaire de leur trois ans, et ils évoluent sur cinq sections en fonction de leur âge et de leur stade de développement : les sections des Chatons et des Poussins pour les bébés, la section des Bambis pour les enfants de 18 à 24 mois, et la section des Écureuils et du jardin d’enfants pour les plus grands.

A ce jour, nous avons 160 enfants inscrits à la crèche collective et 21 à la crèche familiale. 16 enfants sont issus de familles exerçant au Centre hospitalier Henri Laborit et 16 autres émanent du contrat CHU-Ville pour des parents à horaires atypiques. Notre agrément nous permet d’en accueillir jusqu’à 70 par jour au 1er semestre et 65 au 2e semestre de l’année.

Chaque section est composée d’auxiliaires de puériculture, d’éducatrices de jeunes enfants et de CAP petite enfance, aidées ponctuellement  par des agents de services hospitaliers, pendant les temps de repas par exemple. 

En moyenne par jour, chaque section est organisée avec trois à quatre professionnels de la petite enfance, pour assurer tous les soins et les activités auprès des enfants, encadrés par une puéricultrice.

Qu’est ce qui a changé au sein de votre organisation ?

Nous n’avons pas changé nos horaires d’ouverture et nous continuons d’accueillir les enfants du lundi au vendredi. Les professionnels de santé en difficulté de garde de leurs enfants en raison de la crise sanitaire actuelle se voient bénéficier de la crèche selon leurs besoins. Cette disponibilité s’est d’ailleurs organisée naturellement et avec solidarité de la part des autres parents. Certains professionnels de ville, et du Centre hospitalier Henri Laborit se sont d’eux-mêmes arrangés pour faire garder leur(s) enfant(s) et libérer ainsi des places aux professionnels du CHU qui sont les plus exposés.

Qu’est-ce qui a changé dans les pratiques pour les professionnels de la crèche ?

Nous avons déjà des protocoles d’hygiène très stricts au sein de la crèche. Nous les avons donc renforcés avec davantage de lavages des mains, d’utilisation de solution hydro-alcoolique, du port des gants pendant les changes, et bien sûr du port du masque pour tous les professionnels et sur toute la journée. Les parents doivent également se passer sur les mains de la solution hydro-alcoolique à l’entrée de la crèche et porter un masque et des sur-chaussures pour entrer dans une section.

Du fait du confinement important de la majorité des familles à domicile, nous accueillons actuellement moins d’enfants chaque jour, ce qui facilite encore mieux l’adaptation et la personnalisation de l’accueil des nouveaux enfants et de limiter ainsi le nombre d’enfant par professionnel. Nous essayons, quand cela est possible, de regrouper les sections pour favoriser certaines activités et optimiser les temps d’échange. Chaque professionnel de la crèche a également une journée de confinement par semaine, et à tour de rôle.

Concernant la crèche familiale, les assistantes maternelles ont les mêmes consignes d’hygiène et de gestes barrières. Les parents doivent désormais déposer leur enfant à l’entrée du domicile. Les temps habituels de regroupement des assistantes maternelles sur la crèche collective n’ont pas lieu dans le contexte actuel. La puéricultrice responsable de la crèche familiale reste bien sûr en lien, régulièrement, avec ces assistantes qui continuent à assurer leurs missions tout en s’adaptant également à la demande des parents.

Les enfants sont-ils perturbés par ces changements ?

Les enfants ne semblent pas actuellement perturbés. Ils ont une grande capacité d’adaptation et s’intègrent facilement dans les sections où ils se familiarisent aux visages des professionnelles qui s’en occupent. Ils n’ont pas peur du masque. Les enfants accueillis en urgence, qui viennent parfois d’autres structures, s’adaptent parfaitement aux locaux et aux équipes. Nous avons aussi la chance d’avoir un jardin pour faire des activités en extérieur.

Les plus angoissés restent souvent les parents, qui ont parfois besoin d’écoute pour apaiser leurs angoisses, leurs appréhensions et leur fatigue. Nous essayons d’apporter ce soutien, avec écoute et empathie. Je remarque une très forte solidarité en ce temps de crise. Chacun, parent ou professionnel de la crèche, s’adaptant à chaque situation pour préserver l’autre. Je tiens également à remercier les enseignes commerciales qui nous offrent des dons alimentaires.