Benoît Ribbe, responsable des postes de travail et du centre support utilisateurs à la direction du système d’information du CHU, a répondu à nos questions.
Comment la direction du système d’information est-elle impactée par l’organisation de la crise sanitaire actuelle ?
Nous avions anticipé les achats de matériels informatiques, il y a un peu plus d’un mois, quand nous avons compris que le virus ne resterait pas qu’en Chine. Nous sommes bien sûr préparés pour une configuration « plan blanc », mais pas pour une situation telle que nous la vivons aujourd’hui. Cela demande des moyens techniques et de capacités largement supérieures à ceux que nous utilisons au quotidien.
Techniquement quels sont les besoins supplémentaires auxquels il faut répondre ?
La majeure partie du personnel de l’Agora – bâtiment de direction – est aujourd’hui en télétravail. Il s’agit de continuer à assurer l’ensemble des missions administratives de l’établissement, dans de bonnes conditions et pour toutes les directions. Nous avions donc besoin d’un grand nombre de licences sécurisées, pour se connecter à distance sur le réseau. Nous avions prévu suffisamment de licences, mais le nombre de personnes connectées en même temps sur le réseau pose actuellement quelques ralentissements. Nous travaillons donc sur ce problème pour que le réseau soit plus rapide et fluide. Car même si nous nous étions préparés à une crise, nous n’imaginions pas qu’elle serait d’une telle ampleur.
Quels sont exactement vos moyens matériels et techniques ?
Actuellement, nous disposons de 2 205 connexions à distance (VPN et IPDiva). Concernant le matériel, nous avons une cinquantaine de PC portables, que nous réservons en priorité au personnel médical, ainsi que 40 webcams dédiées à la visioconférence et télémédecine. Quant aux personnels administratifs, ils apportent leur ordinateur de bureau chez eux, avec toute la sécurité requise. Pour des raisons de sécurité et de confidentialité, nous n’ouvrons évidemment pas de droits d’accès sur les PC personnels des agents. Ce qui nous prend aujourd’hui le plus de temps est l’ouverture des droits propres à chaque poste de travail, en fonction du profil utilisateur et des logiciels à mettre à disposition. Nous passons également beaucoup de temps à dépanner à distance par téléphone les problèmes que rencontrent les personnels depuis leur domicile.
Quels sont les besoins informatiques au sein des différentes structures de soins ?
Nous avons commencé il y a deux semaines maintenant, avec la création du centre « risques épidémiques et biologiques » (REB), qui accueille les patients pour le dépistage du virus. Nous avons dû équiper les locaux, en urgence, en informatique et prises réseaux, pour ouvrir le centre dans les plus brefs délais.
Concernant les boxes de réanimation et les chambres d’hospitalisation, qui ont été au maximum libérés pour accueillir les patients, ces locaux étaient déjà équipés au niveau technique et informatique. Même si nous savons que nous aurons des demandes complémentaires qu’il faudra gérer dans les prochaines semaines. Et notre équipe, bien que réduite sur place, et le reste en télétravail, se tient à disposition des services pour répondre aux besoins.