Des aides-soignantes aux petits soins pour les patients

Yaurick Lair, cadre santé, et le docteur Isabelle Migeon-Duballet, gériatre, ont souhaité mettre en avant l’équipe d’aides-soignantes qui œuvre au quotidien pour le bien-être des malades souffrant de troubles cognitifs et comportementaux au pavillon Maillol du pôle de gériatrie. « Il est important de valoriser le travail des aides-soignantes dans ces unités. Une charge psychologique est réelle. L’équipe aide-soignante doit toujours être en veille,
toujours dans l’ultra surveillance » justifie Yaurick Lair, en fonction à Maillol depuis le mois de septembre dernier.

Des actions pour le bien-être des patients « Le cahier des charges des unités cognitivo-comportementale et d’hébergement renforcé précise que nous devons favoriser une prise en charge non médicamenteuse de ces patients. Nous travaillons à une prise en charge personnalisée pour chacun eux » explique le docteur Migeon-Duballet qui dirige les deux unités. Aussi, plusieurs actions ont été mises en place par l’équipe soignante : animations, ateliers thérapeutiques, ateliers manuels, ateliers de cuisine, concerts de musique, sorties, etc. Un chariot d’apaisement, à l’instar du chariot d’urgence, est utilisé quand les patients commencent à monter en pression. Cet outil permet aux soignants d’y trouver des objets apaisants doux au toucher, des crèmes de massage, des jeux, des mandalas à colorier… Un espace de stimulation sensorielle Snoezelen, pour lequel les aides-soignantes ont été formées, a été installé pour le bien-être des patients. Il dispose d’une grande colonne à bulles, de jeux de lumières, d’un rideau lumineux, d’un matelas à eau, de musique douce et très prochainement d’aromathérapie. Lors des sorties, certains patients se souviennent de lieux, d’odeurs.

« Ce sont des gens qui ont des troubles importants de la mémoire. Et nous savons que si l’on touche aux émotions, cela permet de retrouver des souvenirs. Les patients reconnectent le temps d’un instant et même si ce n’est qu’un instant, c’est très important. Nous ne sommes pas sur du long terme ni du moyen terme, mais sur l’instant présent. Le moment est très important. Nous menons une réflexion éthique de façon à inclure ces personnes dans
la vraie vie » développe le docteur Migeon-Duballet. Et cette prise en charge permet « de restaurer le statut d’être humain à ces patients qui peuvent le perdre très vite avec ces troubles de comportements majeurs ».

Une équipe créative et dynamique Si ces actions se révèlent être une réelle plus-value pour les patients, elles le sont tout autant pour les aides-soignantes. Elles impulsent une dynamique à l’ensemble de l’équipe paramédicale.
« Il faut rester motivé et positif. Dès que l’on rentre dans l’une de ces unités fermées, nous devons être opérationnelles. La surveillance des patients est constante, sans répit possible. L’ambiance d’équipe qui règne permet de se motiver » disent les aides-soignantes. Certaines sont formées à des actions bien précises comme par exemple le massage. « Mais les ateliers se font souvent de façon non formalisés. Chaque membre de l’équipe amène sa compétence dans un domaine au profit des patients : par exemple des activités manuelles, de l’art plastique et même son animal domestique à l’unité d’hébergement renforcé avec l’accord de l’équipe médicale » déclare Yaurick Lair. « Elles ont des idées incroyables. Elles sont de plus en plus créatives et l’ensemble de l’équipe suit », ajoute le docteur Migeon-Duballet.

Valoriser la profession L’une d’entre elle, Marie Natacha Gagnerot, a présenté le quotidien de l’équipe lors d’une conférence sur l’accompagnement en fin de vie, à l’Espace Mendès-France à Poitiers. « C’est quelque chose de très enrichissant. J’ai pu valoriser notre équipe d’aides-soignantes et la prise en charge des patients qui reste difficile dans ces unités. Notre travail est très mal connu du grand public » raconte-t-elle. Pour mener et développer l’ensemble de ces actions, Yaurick Lair souligne l’importance du soutien du bureau de pôle incarné par le Pr Marc Paccalin, chef de pôle, Elise Benyayer, directrice référente, et Véronique Duskiewicz, cadre supérieur de santé. Il espère que les actions mises en place au pavillon Maillol en feront une référence dans le domaine gériatrique.