Des rails plafonniers pour faciliter le travail des soignants

rails plafonniers

Soucieux d’améliorer la qualité de vie et les conditions de travail des professionnels, le CHU de Poitiers consacre depuis 2022, près de 200 000 euros de son plan d’investissement pour l’installation de rails plafonniers sous l'impulsion de la directrice générale, Anne Costa.

Pour améliorer le quotidien des soignants et renforcer la qualité des soins, la direction générale du CHU de Poitiers a décidé d’équiper de rails plafonniers plusieurs services des différents sites du CHU de Poitiers. En effet, la mobilisation des patients peut se révéler compliquée pour les soignants et les expose aux risques de troubles musculosquelettiques. Le rail est un dispositif de transfert patient fixé au plafond pour permettre, en toute sécurité et sans contrainte lié à l’environnement patient, de réaliser des transferts, du maintien de membres, ou de la mobilisation. Le dispositif offre également d’autres avantages comme par exemple l’aide à la marche ou le relevage au sol. Ainsi, il s’agit d’un équipement indispensable et facilitant le travail au quotidien.  Afin d’en mesurer l’impact et la pertinence, les ergonomes du service de santé au travail et les formateurs du  centre de prévention et prophylaxie des troubles musculo-squelettiques (CPPTMS) ont réalisé une étude sur un an, étude dont les résultats ont confirmé l’importance. « Les professionnels étaient déjà demandeurs de ce type d’outil. Comme nous l’imaginions, les rails plafonniers améliorent les conditions de travail en diminuant notamment la pénibilité. Ils améliorent le soin en permettant aux aides-soignants d’être plus autonomes et de faire un soin qui a du sens. L’objectif est de diminuer l’absentéisme et les maladies professionnelles. De plus l’étude a mis en évidence un impact sur l’attractivité.», expliquent Laetitia Bensouna, ergonome, et Anthony Lamy, formateur en ergomotricité du CPPTMS.

Aussi, ce sont près de 85 rails qui ont été installés chaque année depuis 2022. La direction des achats, la coordination générale des soins, la coordination médico-sociale, le CPPTMS et des ergonomes ont constitué un groupe de travail qui définit les services à équiper. « Pour prioriser les services, nous nous basons sur des indicateurs tels que le nombre de maladies professionnelles ou bien les accidents du travail liés à la manipulation des patients. Cela concerne avant tout les secteurs du médico-social c’est-à-dire les EHPAD, les unités de soins longue durée, la gériatrie. Les services de réanimation sont également impactés en raison des nombreuses mobilisations techniques et contraignantes dû aux nombreux cathéters, et dispositifs médicaux. L’usage du lève-patient mobile est très souvent inadapté », précise Béatrice de La Chapelle, ancienne directrice des achats et de la logistique. Parmi les services équipés en 2022 et 2023 : l’EHPAD et l’unité de soins longue durée (USLD du site Montmorillon, l’USLD du site de Loudun, six unités sur l’EHPAD de Châtellerault, l’USLD du pavillon Maillol sur le site de la Milétrie, et douze lits en réanimation). « La stratégie est d’équiper les services à 50% et de concentrer le déploiement des rails sur quelques unités ». Le déploiement se poursuit en 2024.

Les ergonomes du service de santé au travail et le CPPTMS visitent chaque unité avant les installations des rails pour identifier les chambres et les salles de bain à équiper. Une visite technique a lieu ensuite avec la société Baxter, qui réalise, en concertation avec la direction construction patrimoine et le biomédical, une visite du site à équiper afin de définir les contraintes techniques et établir un planning d’installation. « Les retours des professionnels travaillant dans des unités équipées sont extrêmement positifs, d’autant plus que nous les associons aux choix faits. Les rails amènent vraiment une amélioration de la qualité de vie au travail, ce qui est une volonté de la direction générale. Personnellement, je suis ravie parce que, même si la direction des achats porte le projet, les décisions sont prises avec l’ensemble des membres du groupe de travail », conclut Béatrice De La Chapelle.