Le diabète concerne plus de 3,6 millions de personnes en France. Deux programmes d’éducation thérapeutique pour les patients diabétiques sont proposés sur le site de la Milétrie, au sein de la Vie la Santé, et un troisième sur le site hospitalier de Châtellerault, depuis 2001.
Éducation thérapeutique du patient : Quésako ?
L’éducation thérapeutique du patient (ETP) permet au patient d’être acteur de sa prise en charge. Le premier objectif est d’améliorer la qualité de vie des patients diabétiques et de les rendre autonomes et plus libres, en leur faisant comprendre leur maladie et l’intérêt de leur traitement. « Dans une maladie chronique comme le diabète, on note un véritable défaut d’observance (NDLR : l’observance consiste à respecter la prescription du médecin) », indique Isabelle Poirier, infirmière référente de l’ETP diabète de Châtellerault. « Si on donne au patient les outils pour mieux comprendre sa maladie et notamment prendre conscience des complications qui peuvent être liées au diabète et pourquoi elles sont là, c’est gagné ! On est là pour planter une petite graine, que le patient se chargera de faire germer ». Avoir une maladie chronique, c’est d’abord l’accepter, puis apprendre à la gérer pour rester en bonne santé. Les infirmières et diététiciennes de l’éducation thérapeutique sur le diabète accompagnent les patients dans chacune de leurs émotions, toujours dans le respect mutuel et sans jugement, afin que leur parcours se déroule pour le mieux. Pour réussir une prise en charge en ETP, il faut s’adapter à l’individualité de chaque patient, à son stade d’acceptation et de connaissance de la maladie et à ses besoins. L’éducation thérapeutique du patient est un parcours à part entière, en parallèle du parcours de soin habituel.
Patients concernés
Le programme d’éducation thérapeutique du patient diabète sur le site de Châtellerault s’adresse exclusivement aux patients diabétiques adultes, qu’ils soient de type 1 ou de type 2, bien qu’une majorité de patients soit des diabétiques de type 2. Pour accéder à ce programme, il faut soit être adressé par son médecin traitant ou son endocrinologue, soit appeler directement les infirmières d’éducation thérapeutique pour un rendez-vous, car disposer d’une ordonnance n’est pas obligatoire pour accéder à ce programme. En effet, les patients qui sont suivis sont soit des personnes adressées par un médecin car leur diabète est déséquilibré, soit simplement des personnes qui ont besoin d’étoffer leurs connaissances sur cette maladie ou qui n’arrive pas à bien vivre avec leur diabète. Les infirmières et diététiciennes de l’ETP diabète sont également amenées à réaliser des suivis en cours d’hospitalisation, notamment pour une découverte fortuite d’un diabète à cette occasion. Environ 200 patients par an sont suivis à Châtellerault.
Les différentes étapes du programme
La première étape du programme, la plus importante, est le bilan éducatif. Ce rendez-vous est un rendez-vous individuel, avec une diététicienne et une infirmière. Il permet de définir les attentes des patients, de faire un bilan de leur état de santé, d’évoquer leur maladie, leur traitement, et de fixer des objectifs. « Bien que ces objectifs soient discutés en collaboration avec l’équipe, c’est toujours le patient qui décide et, bien sûr, il faut que ces objectifs soient réalisables et quantifiables », précise Marjorie Gilles, diététicienne sur l’ETP diabète. En fonction de ce premier rendez-vous, et des objectifs fixés, le patient est ensuite revu individuellement et/ou en atelier collectif, pendant environ un an, à raison d’un rendez-vous par trimestre. Au terme de ce parcours, un bilan final et d’évaluation, est réalisé. Si les objectifs n’ont pas été atteints, un parcours de renforcement pourra être proposé au patient.
Intérêt d’un suivi pluridisciplinaire
L’équipe du programme d’éducation thérapeutique diabète de Châtellerault est composée d’un médecin endocrinologue référent, obligatoire pour pouvoir proposer un programme d’éducation thérapeutique, avec deux infirmières, deux diététiciennes et une pédicure podologue. L’infirmière et la diététicienne, binôme principal dans le suivi des patients, se complètent dans le suivi des patients, car elles n’abordent pas les mêmes sujets avec eux. L’infirmière apporte ses connaissances techniques et pratiques, mais pas l’alimentation, évoquée par la diététicienne. Les échanges avec les patients se réalisent toujours de manière informelle et ludique. « L’idée est toujours de dédramatiser, de faire comprendre que manger équilibré est accessible et surtout que rien n’est interdit, il faut juste s’adapter à sa maladie », indique Marjorie Gilles. « Avec moi, on ne parle jamais de régime ! Je dis toujours à mes patients qu’il faut se faire plaisir et ne pas se priver de repas de familles ou de moments festifs. Tout est une question d’équilibre ». L’ensemble des infirmières et des diététiciennes référentes de l’ETP diabète exercent également dans d’autres services du site de Châtellerault. Cela leur permet de toujours avoir un pied dans le quotidien et dans la prise en soins des patients. Les patients ne sont donc pas toujours suivis par les mêmes professionnelles. « C’est un mode de fonctionnement très enrichissant », précise Isabelle Poirier. « Cela permet un croisement des regards sur le patient et chacune apporte son expertise ». En complément, les ateliers en groupe abordent l’importance de l’activité physique. Chaque activité est adaptée pour que tous puissent y participer (marche ou gymnastique douce). Lorsqu’une activité physique est proposée, il y a une prise de glycémie systématique avant et après l’activité, afin que les patients prennent conscience qu’une simple activité physique peut faire baisser leur glycémie. « On leur indique toujours que la pratique d’une activité physique est importante, mais les patients ont tendance à imaginer une activité physique très sportive et, de fait, décourageante », souligne Isabelle Poirier. « Mais lorsqu’on réalise simplement trente minutes de marche autour du site de Châtellerault, à un rythme non soutenu, et qu’ils constatent que leur taux de glycémie a baissé, cela devient plus concret pour eux et plus facile à intégrer dans leur quotidien ».
Équipe de l’ETP diabète du site de Châtellerault
Dr Marie-Claude Huc, endocrinologue libérale, médecin référent
Isabelle Poirier et Jessica Blot, infirmières
Marjorie Gilles et Amélie Verdon, diététiciennes
Nadège Lucas, pédicure podologue libérale
Pour contacter les infirmières référentes de l’éducation thérapeutique du patient sur le diabète, contacter le secrétariat de médecine du site de Châtellerault du CHU de Poitiers au 05 49 02 90 12 ou 05 49 02 90 32 ou medecine.chatellerault@chu-poitiers.fr