Entretien avec Khalid Benziane, chef du service de radiologie du site de Châtellerault

Depuis plus de trente ans, le Dr Khalid Benziane exerce en qualité radiologue au sein de l’hôpital de Châtellerault. Depuis janvier 2020, il occupe les fonctions de chef du service de radiologie, succédant ainsi au Dr Anne Dugré-Coyac qui partira officiellement à la retraite en mai 2020.

Pouvez-vous nous présenter le service de radiologie dont vous êtes aujourd’hui le responsable ?

Le service de radiologie est plutôt bien équipé même si certains équipements devront être changés dans peu de temps. Nous disposons actuellement de trois salles de radiologie dont une télécommandée – la Clisis Evolution, d’une salle dédiée à la sénologie comportant un mammographe  et un échographe, une salle d’échographie avec panoramique dentaire. Dans le cadre d’un groupement de coopération sanitaire (GCS), nous avons, en commun avec les cabinets privés, l’utilisation du scanner et de l’IRM à 50 %. Le scanner a été changé début décembre 2020.

Au niveau du personnel, nous avons un cadre de santé, huit secrétaires dont six sont dédiées au GCS et deux à la radiologie et à l’échographie. Nous comptons 17 manipulateurs. Avec le projet d’un deuxième scanner sur le site, nous aurons certainement besoin d’avoir des renforts en manipulateurs.

Le seul souci actuel, mais qui dure depuis plusieurs années déjà, est le déficit en personnel médical en radiologie. Ce déficit remonte à 2014 avec le départ à la retraite du Dr Luc Lafarie. Il y a quatre ans, nous étions cinq radiologues alors que nous ne sommes plus que deux. Comme partout en France, nous rencontrons des difficultés à recruter des radiologues. Cette carrière hospitalière n’est pas très attrayante, les médecins radiologues qui terminent leur formation préfèrent le plus souvent travailler dans le privé où la demande est également très forte. Nous rencontrons de grosses difficultés à faire tourner le service de façon satisfaisante. Cette situation est encore plus compliquée dans le domaine de la sénologie depuis le départ du Dr Anne Dugré-Coyac qui assurait cette spécialité. Bien que la demande en soin soit très importante en sénologie, nous n’assurons plus les examens qu’un jour et demi par semaine et ceci grâce à l’intervention de médecins du CHU de Poitiers. Nous assurons, depuis début 2021, 7 à 8 vacations de sénologie par semaine.

Pour combler le manque d’effectifs en médecins radiologues, nous faisons également appel à une plateforme de téléradiologie, la CGTR, pour assurer une bonne partie des astreintes de nuit et de week-end et les absences de médecins.

Quels sont les projets à venir au sein du service de radiologie ?

Avec mon collègue, le Dr Aymen Arous, nous voudrions développer certaines activités de radiologie en particulier dans l’exploration ostéo-articulaire. Nous souhaiterions également pratiquer de la radiologie interventionnelle. Mais ces projets ne seront rendus possibles que lorsque nous consoliderons l’effectif médical en radiologie. Nous avons un certain nombre de projets que nous souhaiterions mettre en place dans les années à venir. Grâce au renfort des radiologues de Poitiers, nous avons pu ouvrir de nouvelles vacations d’ostéo-articulaire assurés par le Dr Aymen Arous et, le Dr Samy Boucebci le mardi après-midi.

Que pensez-vous de la fusion du  groupe hospitalier Nord-Vienne avec le CHU de Poitiers ?

Nous la voyons plutôt d’un bon œil surtout si elle nous permet d’obtenir des renforts en médecins venant du CHU de Poitiers. Les premiers contacts établis dans le cadre de la direction commune se passent plutôt bien. Il faut attendre de voir comment les choses vont se mettre en place. Nous devons réfléchir à l’articulation du fonctionnement du service de radiologie des sites de Châtellerault et de Loudun au sein du CHU de Poitiers. Il est prévu que nous travaillions en collaboration. A partir du moment où nous pouvons garder une liberté de travail, il n’y a pas de raison pour que cette collaboration ne fonctionne pas. Avec le Pr Michel Carretier et l’équipe médicale, nous sommes en train de discuter pour une réorganisation du service d’imagerie médicale sur le site de Loudun. A court terme, 2 journées par semaine seront assurées par les radiologues de Châtellerault sur Loudun en renfort du Dr Carla Pirca.