La réanimation cardio-thoracique a quitté le pavillon René-Beauchant pour le centre cardio-vasculaire durant la première quinzaine de janvier, rejoignant les services de réanimations médicale et chirurgicale déjà installées dans ces locaux. La réanimation neurochirurgicale a, elle, quitté le 4e étage de Jean-Bernard pour intégrer le centre cardio-vasculaire le 17 mars, concrétisant le regroupement des réanimations adultes (la réanimation pédiatrique reste au sein du service de pédiatrie), inscrit dans le projet d’établissement du CHU de Poitiers. Un défi relevé haut la main comme nous l’explique René Robert, chef du pôle urgences-Samu-Smur-anesthésie-réanimation et chef du service de réanimation médicale.
Comment se sont passés tous ces déménagements ?
Les déménagements n’ont posé aucun problème. Je n’étais pas inquiet car ce n’est pas la première fois que nous déménagions. Nous avions bien réfléchi et anticipé la logistique auparavant. Les cadres ont organisé l’équipement matériel des nouveaux, les internes ont assuré les transferts des patients, et les équipes paramédicales et les médecins ont bien joué le jeu.
Quelles sont les questions posées par ce regroupement ?
Les quatre réanimations adultes regroupent désormais 55 lits auxquels s’associent les lits de surveillance continue (unité de soins continus). Est-ce que ce nombre de lits est en adéquation avec la demande ? Il est trop tôt pour le dire. Les soins critiques ont des activités qui ont un fond continu et des pics, donc on ne pourra savoir si le nombre de lits est suffisant qu’avec plusieurs mois de recul.
Une autre question se pose concernant l’organisation médicale. Cette nouvelle organisation bénéficie-t-elle aux patients ? Indiscutablement. La proximité entre réanimations et avec les chirurgiens est un formidable apport. La proximité avec les cardiologues est également un point positif pour les échanges réciproques. Pour la prise en charge de l’arrêt cardiaque par exemple, le parcours de soin Samu, puis salle de coronarographie où s’effectue le relai avec la réanimation médicale est désormais plus fluide.
Chacun garde ses activités cliniques particulières, mais les frontières entre les réanimations doivent être poreuses et l’entraide une force. Car c’est une richesse, ce vivier de médecins avec des expertises complémentaires. Je suis aussi assez satisfait de la manière dont tout le monde communique. Nous envisageons de faire plus de choses ensemble, dans le domaine de la recherche notamment.
Quels sont les autres apports de ce regroupement ?
Les réanimations cardio-thoracique et neurochirurgicale, auparavant isolées, intègrent l’unité de lieu du CHU dans un même bâtiment et des locaux neufs construits sur-mesure. La réanimation neurochirurgicale retrouve notamment de vraies chambres de réanimation et non des chambres d’hospitalisation transformées en chambres de réanimation. Ce service bénéficie également de la proximité avec l’imagerie : scanner, IRM et radiologie interventionnelle, ce qui est particulièrement important pour les patients.
Du côté des réanimations médicale et chirurgicale, la rénovation a permis d’éliminer la gêne acoustique provoquée par les anciens matériaux qui recouvraient le plafond. Le résultat en termes de confort sonore a été spectaculaire.
Ce regroupement va-t-il également induire des modifications dans la façon de travailler des soignants ?
Il y a une équipe fixe pour chacune des réanimations, c’est important pour l’homogénéité, l’état d’esprit et la vie des services, mais aussi pour le bien-être des soignants. Après, il y a aussi un système d’entraide, de suppléance constitué de deux équipes de personnels paramédicaux (pools) qui vont d’une unité à l’autre selon les besoins, en privilégiant les binômes réanimations chirurgicale et neurochirurgicale d’une part, et réanimations cardio-thoracique et médicale d’autre part.
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