Le robot chirurgical : “Une stratégie d’excellence thérapeutique”

Opération d'un prolapsus au CHU de Poitiers par le Dr Marie-Line Barussaud avec le robot chirurgical

Le 25 septembre 2015, un robot chirurgical Da Vinci, d’un coût de 2,2 millions d’euros et pesant 1,4 tonne, arrivait au CHU de Poitiers. Deux mois après, le Dr Olivier Celhay, urologue, réalisait la première intervention avec un robot au CHU de Poitiers. Quelques mois après cette première, à quel point le robot a-t-il changé la vie des patients, mais aussi celle des chirurgiens ? C'est ce que vous allez découvrir dans notre série d'articles consacrés à cet équipement de haute technologie.

Episode 6 – Le robot chirurgical : “Une stratégie d’excellence thérapeutique”

Le robot chirurgical, le CHU magazine de décembre 2002 en parlait déjà par l’intermédiaire du Pr Pierre Pries, chirurgien orthopédiste au CHU de Poitiers : “Je pense qu’à terme, nous parviendrons à utiliser des robots qui seront capables de réaliser des tâches avec une grande précision tout en étant moins invasifs”. Treize ans après, le terme est venu et le robot Da Vinci a vaincu les dernières réticences.

“Pour le CHU de Poitiers, l’acquisition de cet outil de dernière génération s’inscrit dans une stratégie d’excellence thérapeutique, afin d’apporter le plus grand bénéfice aux patients par le biais de la chirurgie mini-invasive, indique Alain Lamy, directeur des projets du CHU. Par ailleurs, il s’agit d’un équipement décisif dans le choix d’implantation des chirurgiens de certaines spécialités, notamment les plus jeunes, qui conditionnent leur venue à la mise à disposition d’un robot. Il est également important de proposer aux professionnels déjà établis au CHU l’outil le plus performant de la chirurgie.”

Usage pluridisplinaire
L’acquisition d’un robot chirurgical était d’autant plus nécessaire pour le CHU de Poitiers, établissement de recours, qu’aucun autre hôpital du Poitou-Charentes n’en est équipé, alors que l’Aquitaine en possède trois et que le Limousin en détient un. En choisissant le dernier modèle du constructeur Intuitive surgical (le Da Vinci XI), le CHU de Poitiers est devenu le seul CHU en France pourvu de cette technologie dernier cri. “Cela donne une valeur ajoutée à notre hôpital et a un effet positif sur notre attractivité, car les perspectives médicales sont importantes avec ce système”, explique Alain Lamy.

Les spécialités – urologie, gynécologie et chirurgie viscérale et de l’obésité – qui en bénéficient déjà sont conquises. “La configurations des blocs opératoires au CHU de Poitiers se prête parfaitement à une utilisation pluridisplinaire du robot. Ce dernier est en effet installé dans une salle qui se situe au cœur des blocs, et seule la chirurgie thoracique en est pour l’instant éloignée, ce qui sera réglé dès janvier 2017 avec l’ouverture du centre cardio-vasculaire”, détaille Alain Lamy. La chirurgie thoracique est d’ailleurs la prochaine spécialité à utiliser le robot. “L’évolution d’activité et la courbe d’apprentissage des chirurgiens sont rapides, poursuit le directeur des projets. Cela va nous permettre de pratiquer des opérations de plus en plus complexes.”

Pour le moment, c’est le service d’urologie qui réalise le plus d’interventions avec le robot. “Grâce au robot, ce service a fait évoluer sa patientèle et les modalités de sa prise en charge. Le nombre de prostatectomie est notamment en forte hausse, illustre Alain Lamy, avec une baisse de la durée moyenne de séjour significative.”

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