Les services de cardiologie, de chirurgie cardiaque et la réanimation cardio-thoracique ont quitté le pavillon René-Beauchant et la chirurgie vasculaire la tour Jean-Bernard pour le centre cardio-vasculaire durant la première quinzaine de janvier. Passer d’un bâtiment de moins de 9 000 m² à des locaux de 25 000 m² offre de nouvelles possibilités, notamment au niveau du bloc opératoire.
“Techniquement, la durée de vie d’un plateau technique de bloc opératoire est de l’ordre d’une dizaine d’années, indique Geneviève Gaschard, directrice technique du biomédical au CHU de Poitiers. Dans le centre cardio-vasculaire, nous avons donc intégré les dernières évolutions techniques permettant des prises en charge moins invasives pour les patients.” Dès la conception du bâtiment, les architectes ont eu pour consignes de prendre en compte l’intégration des équipements techniques, plus nombreux et plus volumineux qu’auparavant, de prévoir de grandes salles, qui peuvent supporter des charges au sol importantes et des équipements de radioprotection. “Pour être moins invasif, il faut des outils qui permettent de voir à l’intérieur des patients et de guider les gestes des chirurgiens, donc des équipements d’imagerie et de robotique chirurgicale”, ajoute Geneviève Gaschard.
Le CHU de Poitiers s’est ainsi équipé d’une salle hybride, une évolution technologique majeure qui combine des moyens d’imagerie très performants et des cartographies en 3D très précises par le biais des fusions d’images (de scanner, d’échographie ou de coronarographie) dans une salle de bloc opératoire où interviennent simultanément rythmologues, cardiologues interventionnels, chirurgiens cardiaque ou chirurgiens vasculaires. Cette technologie est si performante qu’un second bloc opératoire pourrait en être équipé dans l’avenir. Une IRM 3 Tesla a également été installée de façon contiguë aux blocs opératoires. Elle sert pour le diagnostic, mais aussi comme IRM de bloc opératoire en neurochirurgie*. L’IRM 3 Tesla intégrée au bloc opératoire permettra ainsi à l’opérateur de visualiser simultanément et en temps réel, pour une zone opératoire donnée, l’intégralité des structures en condition réelle et ainsi d’adapter son geste pour être le plus précis et le plus efficient possible.
“L’aspect technologique et logistique des blocs opératoires correspond parfaitement à ce que le corps médical souhaitait, affirme le Pr Christophe Jayle, chirurgien cardio-thoracique au CHU de Poitiers. L’équipement est performant et il fonctionne très bien. Nous avons maintenant pour objectif d’accroitre l’activité en chirurgie cardiaque et en chirurgie thoracique. La finalité est de passer de 500 cœurs opérés par an à 750 et de 400 thorax opérés par an à 600. Pour l’atteindre, nous avons besoin de plus de personnel qualifié de bloc opératoire. Nous recrutons donc actuellement des infirmiers anesthésistes diplômés d’État, des infirmiers de bloc opératoire diplômés d’État et des techniciens de circulation extracorporelle.” L’amplitude horaire des interventions devrait donc augmenter à l’horizon du dernier trimestre 2017.
Optimisation des moyens
Avec le déménagement dans le centre cardio-vasculaire, le changement s’opère à la fois au niveau du lieu, mais aussi dans la façon de travailler, avec de nouveaux métiers qui apparaissent et une pluridisciplinarité renforcée. “Cet environnement technique est désormais mis à la disposition de plusieurs disciplines : chirurgie cardiaque, thoracique, vasculaire, cardiologie interventionnelle, neurochirurgie, neuroradiologie… Ce qui fait la force du CHU c’est de mettre au point des techniques pluridisciplinaires, souligne Geneviève Gaschard.”
Laurence Joulain, cadre supérieure des blocs opératoires, abonde : “La réorganisation des blocs opératoires permet une mutualisation et une optimisation des moyens humains et technologiques. L’ouverture du bloc opératoire du centre cardio-vasculaire est la première pierre d’un édifice qui va se construire tout au long de l’année 2017. Même lorsque qu’elle était située au pavillon René-Beauchant, la chirurgie cardiaque et thoracique a toujours été associée au bloc opératoire, mais cette nouvelle proximité géographique facilite les contacts et les décisions.”
Pour les équipes paramédicales aussi, la pluridisciplinarité est de mise. “Le regroupement de la chirurgie vasculaire et de la chirurgie cardio-thoracique est une plus-value pour les équipes soignantes, explique Laurence Joulain. Ce sont des spécialités complémentaires et le fait que ces deux équipes puissent travailler ensemble donne un sens supplémentaire à leur travail.”
*Une salle dédiée à la neurochirurgie fait partie du bloc opératoire du centre cardio-vasculaire.
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