Diplômée de l’Institut de formation des soins infirmiers de Tours en 2015, Gaëlle Mondejar travaille aujourd’hui dans le service des urgences du site de Châtellerault. Parallèlement à son activité professionnelle, elle pratique le sport à haut niveau, et quel niveau ! Elle a obtenu, avec son compagnon, le titre de champions de France de Swimrun 2021 et ils participeront aux championnats du monde qui se dérouleront début septembre en Suède. Encore méconnue, cette discipline sportive enchaîne des parcours de natation et de course à pied, et elle se fait plutôt en binôme.
Quel a été votre parcours professionnel ?
Si j’ai suivi ma formation d’infirmière à l’IFSI de Tours, j’ai fait mon stage préprofessionnel aux urgences du CHU de Poitiers. J’étais déjà attirée par cette spécialité si étrange mais je voulais être certaine de mon choix. Dès le début du stage, j’ai compris que c’était fait pour moi ou que moi-même, j’étais faite pour les urgences. J’ai pris mes fonctions aux urgences de Poitiers au lendemain de mon diplôme, en juillet 2015. J’y ai passé six ans. J’y ai grandi. J’y ai appris plein de choses. Au moment où ma pratique sportive s’est s’intensifiée, j’ai eu la possibilité de rejoindre le service des urgences de Châtellerault ; un service un peu moins sous tension et un hôpital à taille humaine.
J’ai commencé le 20 juillet 2021 exactement. En quelques mois, j’ai été formée aux différents postes et j’ai commencé des missions au SMUR en décembre 2021. J’aime la médecine d’urgences parce que l’on touche à toutes les spécialités sans en être expert. Aucune journée ne se ressemble. Je suis ravie d’être à Châtellerault après un an où mes collègues m’encouragent dans ma démarche sportive.
Quand est arrivé le swimrun dans votre vie ?
Je pratiquais du canicross avec mon chien depuis quelques temps, puis un jour j’ai décidé de faire de la course à pied seule. J’ai adoré. Mon compagnon, Romain Armand, qui est entraineur sportif, pratiquait plutôt du triathlon. Nous avons vu passer des informations sur la compétition de swimrun qui a lieu tous les ans sur l’île de Ré. Nous avons été rapidement séduits et nous avons décidé de nous lancer. Nous nous sommes renseignés, nous nous sommes entrainés. Nous avons bricolé le matériel adéquat puisque le swimrun nécessite des équipements spécifiques. Au bout de huit mois de préparation, nous avons participé à l’édition 2019 de Ré Swimrun et à notre grande surprise, nous avons fini deuxième. Nous nous sommes donc entrainés davantage. En 2021, nous avons participé au championnat de France qui avait lieu sur l’île de Ré et nous avons décroché le titre de champions de France. J’ai encore aujourd’hui du mal à réaliser. Nous nous sommes qualifiés pour représenter la France lors des championnats mondiaux de swimrun en Suède le 5 septembre 2022. Ils auront lieu dans l’archipel de Stockholm. Nous allons traverser 24 îles avec un total de 65 km de course à pied et 10 km de natation dans une eau entre 12 et 15 degrés. Nous espérons terminer dans les 12h maximum.
Votre activité professionnelle influence-t-elle votre pratique sportive ?
Effectivement, mes connaissances paramédicales sont vraiment un avantage ne serait-ce que dans le prendre soin de soi. Tous les sportifs utilisent leur corps comme une machine mais je sais reconnaitre les sonnettes d’alarme sans doute un peu plus que les athlètes qui ne viennent pas du domaine du soin. Mais je dirais plutôt que c’est le sport qui m’apporte énormément dans mon quotidien professionnel avec le dépassement de soi. Je suis bien contente d’être sportive lorsque lors d’interventions du SMUR je dois monter quatre étages avec le sac de 12 kilos. Ou bien, lorsque je me retrouve à genoux pour perfuser un patient entre deux portes et qu’une mauvaise position me provoque des douleurs au dos. En fait, je suis habituée à ce genre de douleur. J’arrive à les oublier parce que c’est mon quotidien dans le sport. Je pense que faire du sport me permet d’avoir un corps plus solide pour affronter tous les gestes de soins. Et puis, le sport m’apporte beaucoup de calme. Je m’entraîne tous les jours en moyenne 1h40. Par exemple, hier matin, je suis allée courir pendant une heure, nager pendant une heure également, et je suis allée travailler l’après-midi.