Pour six millions d’euros, le groupe d’intérêt économique GIE Positon Poitou-Charentes vient d’acquérir deux nouvelles machines d’imagerie, les TEP scanners. Les deux créations de Siemens Healthineers viennent de prendre place dans les locaux de ce GIE public-privé, sur le site de la Milétrie du CHU de Poitiers. Plus rapides, plus pointues, plus précises, les termes laudatifs ne manquent pas pour qualifier ces deux machines haut de gamme du constructeur allemand. « C’est ce qui fait de mieux au monde », renchérissent de concert deux des administrateurs du GIE Positon Poitou-Charentes, le Pr Rémy Perdrisot, chef du service de médecine nucléaire du CHU de Poitiers, et le Dr Vincent Brousse, médecin nucléaire de la société civile du Centre d’imagerie du Poitou, lors de l’inauguration de ces deux équipements le 3 décembre dernier au CHU de Poitiers.
Plus rapide, plus précis
Le TEP est très souvent utilisé en cancérologie et les prescripteurs cliniciens s’y retrouvent eux-aussi. Le Dr Antoine Berger, chef du service de radiothérapie du CHU, a constaté le « profond bouleversement en recherche fondamentale et clinique grâce à l’essor de la robotique ». Et ce dernier soutient : « Nous obtenons des éléments pronostics et prédictifs ce qui nous permet d’individualiser le traitement de nos patients. Nous arrivons aussi à déterminer si ce même traitement sera ou ne sera pas efficace. Et tout cela dans des délais optimaux ». Là où les anciens scanners ne détectaient que des lésions douteuses, ces dernières deviennent clairement visibles et ce jusqu’à trois millimètres grâce au TEP. TEP pour tomographie à émission de positon, une technique de médecine nucléaire qui délivre une image hybride des processus métaboliques. Cette image est possible avec des produits radioactifs et un appareil similaire à un scanner. Les débuts de récidive n’échappent pas non plus à ce scanner 100% numérique. Outre la cancérologie, le TEP est efficace dans le diagnostic de maladies neurodégénératives comme Alzheimer, ainsi que de pathologies inflammatoires et infectieuses.
Des délais écourtés
« En cancérologie, le temps est précieux. Plus le diagnostic est rapide et précis, plus le traitement sera juste et efficace. Ces deux équipements font la différence dans la prise en charge de nos patients », assure le Dr Vincent Brousse. A ces côtés, Jean-Pierre Dewitte, directeur général du CHU et administrateur du GIE, ne peut qu’approuver : « L’intérêt pour nos patient est double : un meilleur diagnostic et un délai de rendez-vous très réduit grâce à la belle collaboration entre les acteurs du public et du privé ». Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2001, le GIE est monté. En 2004, le premier patient bénéficie d’une prise en charge. La première année d’exercice est marquée par 1 000 passages, pour multiplier ce nombre par six en 2019. En effet, chaque équipement permet de faire bénéficier d’un examen à une quinzaine de patients chaque jour, dont un quart pour un examen de sénologie. Pour Jean-Pierre Dewitte, « il est évident que la croissance de l’activité va se poursuivre », car le secteur recrute beaucoup. Cette excellente santé du GIE Positon Poitou-Charentes conforte l’idée que public et privé ont su s’adapter au territoire et assurer l’accès aux soins pour tous. Preuve en est avec le second GIE implanté depuis 2016 au CHU de Poitiers, au sein du pôle régional de cancérologie, pour l’activité d’imagerie scanner et IRM. Lui aussi se porte bien avec une véritable réponse à la demande du territoire.