Grâce à son centre régional pluridisciplinaire de l’endométriose, le CHU de Poitiers prend en charge les patientes souffrant de cette pathologie. Cette maladie gynécologique chronique, généralement complexe et récidivante, touche une femme sur dix en âge de procréer. Elle se caractérise par la présence de cellules d'origine utérine en dehors de l'utérus qui réagissent aux hormones lors des cycles menstruels entraînant douleurs et saignements. « Je rencontre de nouvelles patientes tous les jours, indique le Pr Xavier Fritel, chirurgien dans le service de gynécologie-obstétrique du CHU et responsable du centre. Certaines sont très jeunes, 18-19 ans, ce sont d'ailleurs celles qui sont le plus touchées, mais je vois des femmes non-ménopausées de tous âges. »
Au sein du centre, les dossiers des patientes sont discutés en réunions pluridisciplinaires afin de confronter les avis des médecins de la fertilité, des chirurgiens gynécologues et des radiologues. Les conclusions de ces réunions sont ensuite transmises aux médecins traitants et aux gynécologues assurant le suivi de ces patientes. L’équipe médicale travaille également en collaboration avec les praticiens de l’unité de procréation médicalement assistée (PMA), les radiologues de ville, les gastro-entérologues qui réalisent les écho-endoscopie rectales et, dans le cas d’une intervention chirurgicale, avec les chirurgiens urologues et viscéraux.Cette organisation de concertation permet d’appréhender et de résoudre au mieux toutes les problématiques que les femmes souffrant d’endométriose peuvent rencontrer sur le plan médicochirurgical, notamment les problèmes liés à la fécondité. Les échanges transversaux avec l’unité de procréation médicalement assistée permettent, en effet, un meilleur accompagnement des projets de grossesse des couples.
L’endométriose c’est quoi ? L’endomètre est le tissu qui tapisse l’utérus. Sous l’effet des hormones, au cours du cycle, l’endomètre s’épaissit en vue d’une potentielle grossesse et, s’il n’y a pas fécondation, il se désagrège et saigne. Ce sont les règles. Chez la femme qui a de l’endométriose des cellules vont remonter et migrer via les trompes. Le tissu semblable au tissu endométrial qui se développe hors de l’utérus provoque alors des lésions, des adhérences et des kystes ovariens dans les organes colonisés. Cette colonisation, si elle a principalement lieu sur les organes génitaux et le péritoine peut fréquemment s’étendre aux appareils urinaire, digestif, et plus rarement pulmonaire. Lorsqu’on les interroge, la plupart des femmes atteintes sévèrement par cette maladie se plaignent d’avoir souffert depuis la puberté de douleurs gynécologiques. La douleur parfois invalidante peut entraîner une incapacité totale ou partielle pendant quelques jours, voire, pour les cas les plus sévères, permanente, nécessitant le recours à des antalgiques puissants et même morphiniques. Aujourd’hui, l’endométriose est diagnostiquée, souvent par hasard, avec un retard moyen de cinq années, durant lesquelles la maladie a eu le temps de causer des dommages notables à différents organes. Il n’existe pas aujourd’hui de traitements définitifs de l’endométriose, même si la chirurgie et l’hormonothérapie peuvent endiguer l’évolution de cette maladie durant plusieurs mois ou années selon les cas. |
Plus d’informations sur le site dédié au service de gynécologie du CHU de Poitiers. Retrouvez les recommandations de bonne pratique de la Haute autorité de santé pour la prise en charge de l’endométriose : « Démarche diagnostique et traitement médical » et « Traitement chirurgical et fertilité« . Pour toute information complémentaire : www.endofrance.org Rendez-vous consultation gynécologie : 05 49 44 44 56. |