Présentation du service d'hémodialyse, un service où règnent bonne ambiance, entraide et dynamisme.
Hémodialyse, un centre lourd
Le service d’hémodialyse du CHU de Poitiers a une activité importante puisqu’il accueille chaque semaine 108 patients chroniques, chacun venant trois fois par semaine. Un groupe de 54 personnes est dialysé les lundis-mercredis-vendredis et l’autre groupe est dialysé les mardis-jeudis-samedis. Chaque dialyse dure en moyenne 4 à 5 h sans compter le branchement et le débranchement de l’abord vasculaire (Fistule artério-veineuse ou cathéter). A ces patients chroniques s’ajoutent d’autres patients sur un secteur d’urgences, dit de « repli », puisque le centre du CHU est recours en hémodialyse. Ce secteur permet de prendre en charge des patients pour leur 1ère dialyse, les patients hospitalisés au sein du CHU de Poitiers habituellement dialysés sur les centres périphériques et les patients des AURA Poitou-Charentes ayant des besoins transfusionnels ou en altération de l’état général. Le centre de dialyse du CHU de Poitiers est appelé « centre lourd » puisqu’il accueille des patients polypathologiques nécessitant des traitements adjuvants telles que la chimiothérapie, la rhéophérèse et dont le suivi médical est nécessaire à chaque traitement. Chaque centre, en fonction de sa dénomination, est légiféré en termes de ratios patients/soignants. En effet, en centre lourd, il est impératif d’avoir un infirmier diplômé d’Etat pour quatre patients et un aide-soignant pour huit. Une présence médicale est également nécessaire à partir du 1er branchement de patient jusqu’au dernier débranchement. Depuis plusieurs années le service développe de nouvelles techniques d’épurations ce qui a amené l’équipe à réfléchir sur une extension du service de quatre boxes qui sera prochainement opérationnelle.
Hémodialyse : une équipe dynamique
Pour intégrer le service d’hémodialyse en tant que professionnel paramédical, il ne faut pas de formation particulière. L’apprentissage se fait sur le terrain durant quatre semaines sous la supervision de collègues aguerris. Le rôle des infirmiers est, en premier lieu, de mettre en place le traitement, de monter et régler le générateur en suivant les prescriptions du médecin puis de brancher et débrancher le patient. C’est justement la complexité et la technicité du traitement qui plait à Wendy Marchais et à Armelle Delavaud, toutes les deux infirmières dans le service. « Lorsque l’on arrive dans le service, on se dit que c’est très compliqué, que l’on n’y arrivera jamais. En fait, comme c’est une activité qui évolue beaucoup, il y a toujours des choses à apprendre comme de nouvelles techniques avec de nouveaux équipements. C’est très stimulant ». Pendant la durée de la dialyse, les infirmiers ont une multitude de tâches à réaliser en plus de la surveillance des patients, notamment les soins associés à d’autres pathologies. Ils travaillent en étroite collaboration avec les aides-soignants dont les tâches sont tout aussi variées : ils accueillent les patients, prennent leurs constantes, procèdent à leur pesée qui permet de fixer le traitement à dispenser, les aident à s’installer, certains n’étant pas autonome, aident à la réalisation des soins. « C’est très valorisant pour nous de pouvoir réaliser des soins techniques, ce qui n’est pas le cas dans tous les services », explique Lamyaa El Badii, aide-soignante, qui souhaite suivre très prochainement une formation pour devenir infirmière. Ils sont également chargés de la désinfection des équipements après chaque utilisation, désinfection soumise à des protocoles très stricts d’hygiène et de sécurité. « Il y a une très bonne ambiance dans le service et une très grande entraide. Si un membre de l’équipe est en difficulté, il y a toujours quelqu’un pour l’aider. Lorsqu’un patient ne va pas bien, cela ne concerne pas que l’infirmière du secteur mais l’ensemble des professionnels. C’est ce qui fait la force du service d’hémodialyse », précise Guenaelle Martin, cadre de santé du service depuis six ans. Les particularités du service d’hémodialyse imposent aux professionnels paramédicaux de s’adapter continuellement aux nouvelles techniques ou aux nouveaux équipements, de respecter des protocoles d’hygiène et de sécurité assez lourds et de s’adapter à la particularité des patients. Le service prend en charge des patients polypathologiques de 28 à 95 ans trois fois par semaine. « La population que nous prenons en charge est vieillissante du fait de l’évolution et de l’efficacité des techniques d’épuration. Il est important de comprendre que la dialyse est à la base un soin de confort, un traitement. Mais, elle relève également du palliatif puisque si les patients en insuffisance rénale chronique ne sont pas dialysés, ils meurent », informe Guenaelle Martin. L’équipe paramédicale reste auprès des patients toute la durée du traitement d’autant que la dialyse peut parfois être douloureuse et réveiller des douleurs. Au gré des nombreuses venues à l’hôpital, une relation de confiance s’est établie avec les patients. « Lorsque l’on apprécie le contact avec les patients, c’est très agréable. On finit par bien les connaître. Pour certains, il s’agit des seules sorties de la semaine. Nous sommes là pour les soigner, les soutenir, les écouter », dit Wendy Marchais. Mais pour ne pas que l’équipe soit mise en difficulté parce que l’un des patients préfèrerait tel professionnel, l’activité est organisée par secteurs sur lesquels tournent les professionnels. « J’apprécie ce travail en équipe à plusieurs niveaux. Nous travaillons en binôme mais nous pouvons être seul face à nos dossiers. Nous ne sommes jamais dans les mêmes secteurs et avec les mêmes équipes mais l’on finit tous par se croiser. Cela fait à la fois beaucoup et pas beaucoup de monde, des petites équipes dans une grande équipe. Cela entretient un bon esprit d’équipe », conclut Armelle Delavaud.