Médecin urgentiste, Jérémy Guenezan est responsable adjoint de l’équipe des urgences du CHU de Poitiers et chef des urgences de Châtellerault et de Loudun. Partager son activité entre plusieurs sites, il connait parfaitement ! Cela fait partie même des missions des urgentistes du CHU de Poitiers depuis 2016.
Une équipe d’urgentistes territoriale
Dans le cadre du groupement hospitalier de territoire de la Vienne, les urgentistes se sont organisés en équipe commune pour assurer les prises en charge et la permanence des soins des quatre sites d’urgences et de SMUR du CHU. Cette organisation unique en France est d’ailleurs souvent citée en modèle. « Aux urgences, nous avons cette notion du territoire depuis longtemps. Nous avons été les premiers à travailler justement là-dessus. C’est ancré dans notre façon de travailler. C’est sûrement plus facile pour nous qui avons une activité non continue qui nous permet d’enchaîner les gardes et de nous relayer », explique le Dr Guenezan. La territorialisation de l’activité a nécessité un important travail d’uniformisation des pratiques et des équipements sur l’ensemble des sites des urgences. Les véhicules du SAMU, par exemple, sont organisés à l’identique avec le même matériel. Il s’agit de ne pas mettre en difficultés les soignants exerçant sur différents sites.
Temps partagé sur trois sites
Lorsque le Dr Guenezan a commencé en tant que chef de clinique en 2014, les déplacements entre sites étaient relativement rares. A partir de 2015, il a fait des gardes sur le site de Montmorillon puis sur le site de Châtellerault en 2016 et 2017. Depuis 2019, date de son retour de mobilité à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, le Dr Guenezan est présent et assure des gardes sur les sites de la Milétrie, de Châtellerault et de Loudun. Il est d’ailleurs l’un des seuls à se déplacer sur trois sites. Cela lui demande une organisation bien particulière. Il doit combiner ses missions d’urgentiste avec ses responsabilités administratives et, depuis septembre 2021, avec ses responsabilités universitaires puisqu’il est devenu maître de conférences. « Je partage mon temps du mieux que je le peux. J’essaye d’être présent au moins trois à quatre demi-journées à Châtellerault. Le reste du temps, je suis à Poitiers. Mon emploi du temps est assez irrégulier en ce qui concerne les gardes. Il y a des semaines où je fais des gardes sur les trois sites », souligne le Dr Guenezan.
S’adapter en toute situation
Le Dr Guénezan le reconnait : « chaque site à sa particularité parce que nous n’avons pas les mêmes interlocuteurs. Nous travaillons différemment en fonction et il existe des façons de faire différentes. » A Loudun, par exemple, où la population est confrontée à une pénurie de médecins libéraux, la pratique de la médecine d’urgence se rapproche un peu plus de la médecine libérale. « Ce n’est pas ni mieux ni moins bien, c’est juste différent. Il faut s’adapter et l’adaptabilité est le maître-mot des urgentistes ; s’adapter en toute situation et en toute heure du jour et de la nuit, c’est vraiment quelque chose qui nous caractérise. »
Travaux aux urgences de Châtellerault D’importants travaux de modernisation et de restructuration des urgences du site hospitalier de Châtellerault sont en cours depuis 2019. Objectif : agrandir l’espace du service et améliorer les circuits de prise en charge des patients. Les phases une et deux ont permis au service de gagner de l’espace pour des boxs d’examens supplémentaires ainsi que des locaux de stockage. Les box de prise en charge, aujourd’hui au nombre de neuf ont été réaménagés. La construction d’un box dédié aux urgences psychiatriques avec un accès séparé permet d’assurer une prise en charge sécurisée et confidentielle. Avec cette extension, le service disposera de trois box supplémentaires et de huit lits d’hospitalisation de courte durée. « Nous avons déjà gagné de la place ce qui est appréciable. De plus, il est agréable de travailler dans des locaux réaménagés et repeints. Nous avons eu la chance d’avoir aussi du matériel neuf comme des brancards et des fauteuils ; des choses qui améliorent le quotidien », précise le Dr Guénezan. Et, élément non négligeable, l’augmentation d’espace a notamment permis d’étendre les lits-portes en contexte covid. Quelque peu retardés par la crise sanitaire, les travaux se poursuivent et en sont à la phase trois qui correspond à l’agrandissement des urgences de 160 m2 en façade. « Cette période, où les travaux se sont ajoutés à la prise en charge de la pandémie, n’a pas été facile. Mais, encore une fois, nous avons su nous adapter tout comme l’ensemble du site de Châtellerault. Il a fallu changer nos protocoles et nos façons de faire. Mais les équipes sont fatigués après presque deux an de covid. » |