La Journée éthique régionale « Libre arbitre et principe de précaution », qui s’est déroulée le mardi 30 septembre au CHU de Poitiers, a coïncidé de manière très forte avec […]
La Journée éthique régionale « Libre arbitre et principe de précaution », qui s’est déroulée le mardi 30 septembre au CHU de Poitiers, a coïncidé de manière très forte avec l’actualité. Comme l’a rappelé François Maury, le directeur général de l’Agence régionale de santé Poitou-Charentes, en introduction à cette journée : « C’est trop souvent à la lumière de situations humaines complexes, difficiles et douloureuses, que la réflexion éthique s’empare de chacun d’entre nous et nous interroge sur nos propres considérations. »
Ce n’est donc pas étonnant que cette troisième journée éthique ait fait salle comble, avec plus de 240 participants, essentiellement des professionnels de santé, venus de toute la région. L’Espace de réflexion éthique Poitou-Charentes, qui a organisé la journée, est « très satisfait, comme le précise le Pr René Robert, le président du conseil d’orientation. Cette journée a été un succès sur plusieurs plans : il y a eu beaucoup de monde, les gens sont repartis enchantés et, à titre personnel, j’ai vraiment apprécié les interventions, elles étaient de qualité, avec des styles différents et des modes de présentation innovants, dynamiques et pédagogiques ».
« Risque et de responsabilité »
C’est le directeur de l’Espace de réflexion éthique, le Pr Roger Gil, qui a lancé la journée avec une intervention intitulé « Craindre pour son autonomie, est-ce demeurer autonome : le pacte d’Ulysse ». En faisant un parallèle entre le pacte qu’Ulysse avait passé avec ses compagnons afin qu’il puisse écouter le chant des sirènes sans s’exposer à la mort et les directives anticipées qui peuvent être décidées par les patients, le Pr Gil s’est interrogé sur les concepts d’autonomie et de consentement libre et éclairé.
Tout au long de la journée, des professionnels de santé se sont succédé pour « évoquer ces deux concepts que sont la notion de libre arbitre et de principe de précaution. Deux concepts a priori en dissonance l’un avec l’autre, mais qui, confrontés l’un à l’autre font émerger bien des questions dont la réponse s’oriente fréquemment autour des notions de risque et de responsabilité », a souligné François Maury.
Des interventions sur le libre arbitre confronté au cancer, au coma, à la psychose ou encore aux addictions ont suscité un grand intérêt dans l’assemblée. Le Pr René Robert a lui débattu des directives anticipées. La journée s’est ensuite terminée par une intervention intitulée « vieillard sous bonne garde ou être attaché et rester libre », ou la délicate question de protéger quelqu’un contre lui-même tout en lui permettant de rester libre.