Journée mondiale de l’AVC : “Une personne est victime d’un AVC toutes les 4 minutes”

Le Pr Jean-Philippe Neau (à droite), chef du pôle neurosciences au CHU de Poitiers, et Philippe Meynard, ancien maire de Barsac (Gironde) et victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) en février 2014, ont participé à l'opération "AVC, agissez !" qui a lieu lundi 24 octobre sur la place de l'hôtel de ville de Poitiers.

Philippe Meynard fait partie de ceux qui ont survécu à un accident vasculaire cérébral (AVC). L'ancien maire de Barsac (Gironde) n'a pas baissé les bras et tient à délivrer un message d'espoir aux victimes de l'AVC. Pour se faire, Philippe Meynard a enfourché son tricycle pour parcourir les douze départements de la Nouvelle Aquitaine. Lundi 26 octobre, à la force de ses mollets et après 80 km de trajet, il a fait étape à Poitiers pour y rencontrer le député-maire Alain Claeys et le professeur Jean-Philippe Neau, chef du pôle neurosciences au CHU.

Combattre et prévenir les AVC, tel est le leitmotiv de Philippe Meynard. Ce dernier dresse un constat terrible : “Toutes les quatre minutes, en France, une personne est touchée par un accident vasculaire cérébral. Cela fait 130 000 personnes victimes d’un AVC par an et un tiers n’y survit pas.” En février 2014, Philippe Meynard a 43 ans et il se prépare aux élections municipales à Barsac. Stress, cholestérol, pas de sport : c’est le cocktail idéal pour déclencher un AVC. “Quand je suis arrivé au CHU de Bordeaux, personne n’a donné cher de ma peau”, se souvient celui dont on dit qu’il est un miraculé. Car c’est bien un miracle si Philippe Meynard est toujours parmi nous.

Après quinze jours de coma, l’ancien maire de Barsac doit réapprendre les mouvements du quotidien. Il s’accroche et même s’il a gardé des séquelles cognitives (troubles de l’équilibre, fatigue), le Barsacais a eu une prise de conscience. Après avoir pris la route de Compostelle l’an passé, Philippe Meynard ne compte pas raccrocher son bâton de pèlerin. “La plupart des AVC peut être anticipée, voire évitée. Il faut que chacun ait conscience des facteurs de risque tels que l’hypertension, la sédentarité, le tabac, une mauvaise alimentation…”, insiste le Barsacais. Et quand l’AVC frappe, il est vital d’en connaître les symptômes pour une prise en charge rapide et efficace. “Les symptômes sont très identifiables : engourdissement ou paralysie brutale d’un membre, d’une partie du visage ou de la moitié du corps (hémiplégie), troubles de la parole, de l’équilibre, maux de tête”, souligne le professeur Jean-Philippe Neau. Si un ou plusieurs de ces symptômes apparaissent, c’est simple, il faut appeler le 15 : “Il ne faut pas croire que c’est passager, parfois, c’est grave”. Le vendredi 28 octobre, Philippe Meynard terminera son périple à tricycle au conseil régional de la Nouvelle-Aquitaine, à Bordeaux, lors de la journée mondiale contre l’AVC.

L’AVC, qu’est ce que c’est ?

Un accident vasculaire cérébral survient lorsque la circulation sanguine vers ou dans le cerveau est interrompue par un vaisseau sanguin bouché (AVC ischémique ou encore infarctus cérébral) ou par l’éclatement d’un vaisseau sanguin provoquant une hémorragie (AVC hémorragique) dans le cerveau. En conséquence, les cellules du cerveau ne reçoivent plus l’oxygène et les nutriments dont elles ont besoin pour fonctionner normalement. Certaines sont endommagées, d’autres meurent.

Pour prévenir l’accident vasculaire cérébral, il est important de surveiller sa tension artérielle, car l’hypertension est le principal facteur de risque. Le tabagisme, le diabète et le cholestérol sont d’autres facteurs de risque à ne pas négliger.