L’objectif du projet ATIICA (Adaptation du Traitement diurétique chez le patient Incontinent Insuffisant Cardiaque de plus de 75 ans en phase Aiguë), porté par Sophie Pajoux, infirmière cadre de santé en hôpital de jour d’onco-hématologie, est l’amélioration de la prise en charge des patients, âgés de plus de 75 ans, incontinents, ayant une pathologie cardiaque.
Le traitement diurétique intraveineux est le traitement principal. Afin d’adapter le traitement diurétique de manière efficiente, le médecin doit disposer des données précises de surveillance paramédicale de ce traitement, tels que le poids et la diurèse des 24h (quantité d’urine sur 24 heures). Au quotidien, l’évaluation de la diurèse objective chez le patient incontinent partiel ou total, en insuffisance cardiaque aiguée, est une difficulté.
La diurèse fait partie des constantes réalisées par les soignants le matin. Il est donc nécessaire de pouvoir mesurer celle-ci pour permettre une meilleure adaptation du traitement intraveineux par le médecin, et réaliser au plus tôt le passage du traitement par voie orale, ceci en évitant, autant que possible, la pose de sonde urinaire, diminuer le temps de perfusion, et donc d’améliorer la qualité des soins du patient pour un retour à une autonomie plus rapide.
Le projet consiste à inaugurer une technique non invasive d’évaluation de la diurèse : la pesée des protections. Cette technique à l’étude permettrait de transmettre au quotidien une diurèse précise afin que le médecin n’ait pas recours au sondage et puisse comme chez le patient continent en insuffisance cardiaque aiguë adapter rapidement le dosage de diurétique et prescrire un relais par voie orale.
Sophie Pajoux insiste en effet sur le fait que cette étude pilote est un projet entouré d’une équipe paramédicale depuis 2018, composée de cinq infirmières, et de cinq aides-soignants, avec le soutien des médecins du service Dr Fabienne Bellarbre, Dr Amélie Jamet et du bureau du pôle de gériatrie.
Cette recherche paramédicale est financée par le GIRCI SOHO dans le cadre des projets APIRES. Les inclusions ont débuté en avril 2022. La première phase, sans changement des habitudes de mesure de la diurèse, est terminée, malgré les difficultés rencontrées : fermeture de lits dans le service, renouvellement de l’équipe paramédicale.
Depuis avril 2023 les inclusions de la 2e phase ont commencé ce qui motive d’autant plus Sophie Pajoux et son équipe.
Six patients ont déjà été inclus dans cette 2e phase. Ils bénéficient de la méthode de pesée des protections, qui satisfait déjà l’équipe médicale dans leur examen clinique.
A la fin de cette seconde phase, les données seront analysées par comparaison par le méthodologiste référent, le Pr Denis Frasca, tant la durée de traitement intraveineux du traitement diurétique, que la durée d’hospitalisation, l’évaluation de la douleur, l’évaluation de l’autonomie, le recours au sondage urinaire l’état cutanée du siège, le point de perfusion.
Les résultats pourraient permettre la reconnaissance de cette technique de recueil des urines non invasive qu’est la pesée des protections pour les patients incontinents en insuffisance cardiaque aiguë de plus de 75 ans. A travers ce projet pilote, c’est l’exercice au quotidien des aides-soignants et infirmiers en médecine cardiogériatrie auprès de la personne âgée et le travail au quotidien sur la qualité des soins qui seront également améliorés.
En attendant les résultats, Sophie Pajoux est fière de dire que les premières constatations sont plutôt positives. Ce projet a d’ailleurs déjà été remarqué par ses paires lors du colloque inter-régional de la recherche paramédicale Grand Sud-Ouest qui ont retenu le poster ATIICA pour le rendez-vous du 29 septembre prochain sur Limoges !
Le rendez-vous est pris pour révéler les résultats et les suites données à ce projet !