Le visage du don de moelle osseuse

Vanessa Caudron, receveuse de moelle osseuse

La 5ème édition de la journée de promotion et de recrutement de donneurs volontaires de moelle osseuses a eu lieu le lundi 15 octobre à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Poitiers.

 

« Le but de cette journée est de sensibiliser tous les étudiants aux différents types de dons. Et dans l’organisation de la journée, c’est de mettre les étudiants en avant de façon à ce que ce soit des jeunes qui parlent aux jeunes. C’est organisé de telle façon à ce qu’il y ait une participation des étudiants plus âgés et de forcer ces derniers à s’intéresser aux autres» explique le docteur Christine Giraud, hématologue au CHU de Poitiers et organisatrice de l’évènement. « Le contact passe mieux quand c’est un étudiant qui parle à un étudiant » ajoute le docteur Mathieu Puyade, spécialiste des maladies infectieuse et tropicales au CHU de Poitiers, qui collabore également à la manifestation.

Test salivaire
Test salivaire

 

Des étudiants bénévoles étaient, en effet, présents sur les stands pour informer, interroger, faire passer des tests salivaires et inscrire les donneurs. A leurs côtés, des membres de l’Association France Adot 86, informaient les visiteurs sur le don d’organes. La manifestation s’est terminée par une soirée festive au cours de laquelle, les étudiants inscrits et récusés, ont pu profiter d’un buffet et d’animations musicales.

 

Témoignage de Vanessa Caudron : receveuse de moelle osseuse

Témoignage de Vanessa devant les étudiants. A ses côtés, Christine Giraud, hématologue au CHU de Poitiers.
Témoignage de Vanessa devant les étudiants. A ses côtés, Christine Giraud, hématologue au CHU de Poitiers.

Le don de moelle osseuse a pris cette année les traits d’une jeune femme timide mais dont le sourire laisse entrevoir sa joie d’être là : Vanessa Caudron. Elle s’est tenue toute la journée auprès des étudiants pour apporter son témoignage.

Vanessa a été invitée à la manifestation par le docteur Christine Giraud qui voulait de cette façon montrer aux étudiants le point de vue du receveur. « Et moi, j’ai envie de montrer que je vais bien. On dit don de moelle osseuse, don de vie. Ce n’est pas juste un slogan ; pour moi c’est vrai. Sans ce don-là, malheureusement, je ne serais pas là aujourd’hui. J’ai beaucoup d’admiration pour la personne qui m’a fait don de sa moelle osseuse. Je ne la connais pas et pourtant je me dis, c’est incroyable d’avoir fait la démarche, de s’être inscrite. Elle s’est engagée. Je ne l’oublierais pas. » dit Vanessa.

Vanessa a aujourd’hui 33 ans. En juin 2013, le monde s’écroule pour elle. Après avoir fait une prise de sang, elle est, le soir-même, hospitalisée en secteur stérile au CHU de Poitiers. On lui diagnostique une leucémie aigue myéloblastique. Coupée de sa famille, elle subit une série de traitements grâce à laquelle on la déclare en rémission. Elle reprend alors une vie normale. Mais en avril 2018, elle rechute et se retrouve à nouveau en secteur stérile au CHU. On lui annonce que sa seule chance de guérison est le don de moelle osseuse. Des tests de comptabilité sont réalisés au sein même sa famille. Son frère et sa sœur sont semi-compatibles ce qui n’est pas la meilleure configuration pour un don de moelle osseuse, toutefois, comme le souligne Vanessa « c’était quelque chose de possible. Cela restait donc une roue de secours pour moi. » Les médecins décident, tout de même, de rechercher le donneur idéal, c’est-à-dire, le donneur compatible à 10 sur 10. Vanessa est alors préparée à la greffe : élimination d’un maximum de cellules cancéreuses et destruction totale de la moelle osseuse. On lui trouve un donneur compatible 10 sur 10. « Le fait de savoir que j’avais un donneur, m’a aidé sur deux points. Le premier, c’est que cela m’a redonné de l’espoir. Etre de nouveau hospitalisée, repartir dans un traitement, faire subir cela à ma famille… c’est extrêmement difficile. J’avais l’impression que j’avais épuisé toutes mes forces. Le fait de savoir que quelqu’un était prêt à me donner de la moelle osseuse, m’a redonné de l’énergie. Pour ma famille et pour cette personne, j’avais envie d’y arriver vraiment. Et puis surtout, cela m’a sauvé la vie. 100 % de mes cellules sont des cellules de mon donneur ». La greffe n’a pas très bien pris dans les mois qui ont suivi. Elle subit alors une réinjection des lymphocytes du donneur. Aujourd’hui, Vanessa a repris une vie normale.