L’IRM 7 Tesla est arrivée

Mercredi  11 septembre, il y avait beaucoup de monde pour l’arrivée de l’IRM 7 Tesla sur le site de la Milétrie. Et tout ce monde est resté près d’une heure et demie pour assister à sa livraison puis à son installation par le toit, témoignage de l’engouement provoqué par cet équipement unique.

Une arrivée spectaculaire

Tout était en place pour accueillir l’IRM 7 Tesla. Geneviève Gaschard, directrice de la technique du service biomédical, et Frédéric Marchal, directeur des constructions et du patrimoine, étaient présents pour accompagner les transporteurs et l’équipementier Siemens dans leurs manœuvres. Il faut dire que l’IRM, qui pèse pas moins de 20 tonnes, a dû passer par le toit du bâtiment où elle a été installée, cela avec l’aide d’une grue. Cette installation spectaculaire s’est déroulée sous le regard de Jean-Pierre Dewitte directeur général du CHU, du professeur Rémy Guillevin, médecin radiologue et chercheur, porteur du projet,

 

Geneviève Gaschard, directrice de la direction technique du biomédical

« Mais le poids de l’IRM n’est pas sa seule contrainte lors des installations. La particularité des IRM en général, ce sont les équipements qui doivent être tout de suite raccordés à l’électricité et à l’eau. Aussi, il faut vraiment être prêt » explique Geneviève Gaschard qui supervise l’installation.

Un écrin pour l’IRM 7 Tesla

Le choix de l’implantation a dû tenir compte des contraintes liées à l’IRM elle-même mais également à l’utilisation qui va en être faite. Machine à ultra haut champ ne supportant pas de masse métallique en mouvement à moins de dix mètres, l’IRM ne pouvait pas être installée dans une structure équipée d’ascenseurs ou bien trop proche de passage de camions. De plus, comme l’a souligné Fabien Voix, cadre supérieur de santé du pôle imagerie, « étant donnée l’utilisation clinique envisagée, l’équipement doit être installé au plus près des patients ». La décision a été prise de construire un bâtiment spécialement dédié à l’IRM. Cet « écrin », dont parle Fabien Voix, est situé en annexe du centre régional cardio-vasculaire. Il est donc en connexion directe avec l’hôpital ce qui permettra un acheminement facile des patients. Il sera terminé fin octobre.

Pour le bon fonctionnement de l’équipement, il a fallu également adapter son environnement au sein-même du bâtiment. Un blindage particulier a été mis en place pour empêcher les champs émis par l’IRM d’atteindre les pièces adjacentes. Et de la même façon, une cage de faraday empêchera les nuisances électriques d’interférer avec la machine. Ce travail sur l’environnement a été mené par Geneviève Gaschard et l’entreprise Siemens et a fait l’objet d’un cahier des charges très strict.

Une IRM unique en France

Avec Marseille et Saclay, voici donc la troisième IRM 7 Tesla sur le territoire français. Mais ce qui rend cette dernière si unique, c’est que « c’est la première IRM de ce type implantée dans un CHU, pour une utilisation clinique partielle » souligne le professeur Rémy Guillevin. Elle sera notamment utilisée pour des examens cliniques dans le domaine de pathologies neurologiques  et ostéoarticulaires. En schématisant, Rémy Guillevin explique que l’IRM permettra d’obtenir plus d’informations et de meilleures informations que celles délivrées par des IRM classiques.

 Rémy Guillevin médecin radiologue et chercheur, porteur du projet, et Jean-Pierre Dewitte, directeur général du CHU

 

Une équipe de huit manipulateurs a été constituée pour le fonctionnement de l’IRM 7 Tesla – en plus du fonctionnement de l’IRM 3 Tesla per-opératoire sur laquelle ils travaillent déjà. Ils seront formés à l’utilisation en mode clinique et en mode recherche qui sont deux modes différents d’exploitation.

La machine sera mise en marche mi-novembre. C’est le temps qu’il faudra à l’entreprise Siemens pour faire la montée en champ et tous les paramétrages des séquences.

Rayonnement national et international

Le projet de l’IRM 7 Tesla est né d’une réflexion, souhaitée en 2017 par Alain Claeys, président du conseil de surveillance, et Jean-Pierre Dewitte, directeur général du CHU de Poitiers,  sur l’attractivité du territoire au niveau de la recherche. Rémy Guillevin a proposé, alors, de conforter le rayonnement de Poitiers en tant que pôle d’excellence régional dans le domaine de l’imagerie par résonance magnétique, en acquérant cet équipement de pointe. Après l’IRM 3 Tesla per-opératoire arrivée en 201è au sein du bloc opératoire du centre cardio-vasculaire, l’IRM 7 Tesla vient enrichir le plateau d’imagerie du CHU qui compte désormais cinq IRM.

Rémy Guillevin et son équipe

Rémy Guillevin conclut que « le projet était ambitieux. Mais j’ai envie de dire que le pari est déjà réussi. Alors même que la machine n’est pas opérationnelle, nous avons recruté des chercheurs étrangers. C’est l’attractivité combinée des moyens financiers  et des moyens technologiques qui permettent de garder et d’attirer des chercheurs ».

Un partenariat fort

L’acquisition de l’équipement s’inscrit dans le partenariat bien ancré entre le CHU de Poitiers et l’entreprise Siemens qui a conduit à la création, en juin, d’un laboratoire commun CNRS-entreprise baptisé « imagerie métabolique multi-noyaux multi-organes » (I3M).

Pour en savoir plus sur ce laboratoire commun.