Dédiée aux femmes victimes de violence, la Maison de Freyja répond à un véritable besoin puisqu’en quatre mois seulement, elle a accueilli près de 150 victimes. Laurence Pineau et Cécile Guignard ont souhaité intégrer ce beau projet, la première en tant qu’infirmière coordinatrice, la seconde en tant qu’assistante sociale.
Pour accompagner les victimes
Laurence Pineau et Cécile Guignard, toutes deux auparavant en poste sur d’autres fonctions, ont voulu faire partie de la Maison de Freyja dont la responsable est le Dr Alexia Delbreil, médecin légiste et psychiatre. Les questions de violences, Laurence Pineau les connait. Après avoir travaillé pendant dix ans dans le service de réanimation de chirurgie cardiaque, elle a rejoint l’unité de consultation et de soins ambulatoires du centre pénitentiaire de Vivonne. Elle y est restée treize ans. Elle a pris les fonctions d’infirmière coordinatrice de la maison des femmes en janvier 2023. « Je voulais venir en aide aux femmes. Ayant travaillé dans le milieu carcéral où l’on retrouve des auteurs des violences, je suis contente de me retrouver du côté des victimes. Je trouvais, de plus, que c’était une suite logique dans mon parcours et une belle progression de carrière ». Diplômée assistante sociale depuis 2006, Cécile Guignard a également choisi de travailler au sein de la Maison de Freyja. Elle a découvert la violence faite aux femmes dans la rue lors de son stage de formation d’assistante sociale effectuée au relais Georges Charbonnier. Avant d’intégrer la maison des femmes, elle a travaillé au sein des urgences pédiatriques et du service de pédiatrie. « J’ai toujours côtoyé des victimes de violences pas seulement conjugales, que ce soient des enfants ou des femmes. C’est un sujet qui m’a toujours porté. Je fais d’ailleurs partie depuis plusieurs années du réseau Violence Conjugale de Poitiers, regroupement de professionnels travaillant dans ce domaine ». Elle travaille à mi-temps à la maison des femmes et l’autre moitié à l’unité d’accueil pédiatrique enfants en danger. Laurence Pineau et Cécile Guignard aiment leurs nouvelles fonctions et surtout se sentir utiles auprès des victimes. Leur plus belle récompense : voir l’une d’entre elles sourire.
« La Maison de Freyja est leur maison »
Même si elles travaillent en binôme, Laurence Pineau et Cécile Guignard ont des missions spécifiques. Laurence Pineau accueille les victimes pour faire une évaluation des violences subies quelles qu’elles soient. Elle évalue les besoins, médicaux, sociaux et psychologiques afin d’orienter les victimes vers les bons interlocuteurs. Si les besoins sociaux se révèlent urgents, Cécile Guignard la rejoint lors de cette première évaluation afin de mettre en place le plus rapidement les aides nécessaires. Laurence Pineau évalue ensuite l’état somatique de la victime et organise les rendez-vous médicaux. Cécile Guignard reçoit ensuite la victime pour un accompagnement dans le domaine du social, si celle-ci n’est pas déjà suivie par une assistante sociale hors de l’hôpital. Elle propose son aide dans la recherche de logement, dans la réouverture de droits – assurance maladie, caisse d’allocations familiales, etc. -, dans l’inscription des enfants dans une nouvelle école, etc. Le travail en binôme de Laurence Pineau et de Cécile Guignard est un point fort dans la prise en charge des victimes. « C’est toujours intéressant de travailler en binôme pour acquérir plus de connaissances et avoir cette complémentarité de nos deux métiers pour venir en aide aux femmes victimes de violences ». La prise en charge des femmes au sein de la Maison de Freyja est une prise en charge globale à la fois médicale, sociale et psychologique, point positif souligné par les victimes accueillies. Très prochainement, elles bénéficieront également de permanences juridiques. L’un des enjeux pour Laurence Pineau et Cécile Guignard est d’accueillir rapidement les victimes et de répondre tout aussi vite à leurs principaux besoins. « Dès le premier rendez-vous, nous essayons de balayer un maximum des besoins parce que sinon les femmes n’osent pas ou sont empêchées de revenir ». Toutes les deux assurent le suivi des victimes même si ce n’est que pour prendre de leurs nouvelles. « Nous avons reçu beaucoup de témoignages positifs des femmes que nous avons pris en charge. Celles-ci nous ont identifié comme un lieu ressource. Nous insistons pour qu’elles nous appellent si elles ont la moindre question. Elles savent que la Maison de Freyja est un lieu où elles peuvent se confier. La Maison de Freyja est leur maison. Nous sommes là pour elles. Nous avançons à leur rythme ».