Maison des familles : un nouveau cadre, une mission inchangée

façade Maison des familles CHU de Poitiers

La nouvelle maison des familles a été officiellement inaugurée le 17 octobre dernier, après quatorze mois de travaux. Depuis sa création, il y a plus de vingt ans, la maison […]

La nouvelle maison des familles a été officiellement inaugurée le 17 octobre dernier, après quatorze mois de travaux. Depuis sa création, il y a plus de vingt ans, la maison est inscrite dans la démarche d’accueil du CHU de Poitiers. Partie intégrante des activités de recours de l’établissement, elle permet aux parents et proches de malades de séjourner auprès d’eux. Le lieu accueille plus de 1 300 familles chaque année.

La maison des familles a pour vocation d’accueillir les parents, conjoints et proches de malades hospitalisés, vivant loin de Poitiers. L’année 2014 marque une étape dans l’histoire du lieu. Le bâtiment hébergeant la maison a été démoli au printemps 2013, dans le cadre du projet de développement du futur centre neuro-cardio-vasculaire. La reconstruction, à hauteur de 3,750 M€, a été financée par le CHU. Après plusieurs mois de travaux, le nouvel édifice de 1 300 m2, signé par Behrend Centdegres Architectures de Paris et TLR Architecture et associés de Bordeaux, a ouvert ses portes le 15 septembre. C’est un bâtiment flambant neuf, lumineux et chaleureux, qui compte 29 chambres et studios équipés. Soit 44 lits, répartis sur deux étages. Une grande partie du mobilier, devenu obsolète et inadapté pour les nouveaux locaux, a été renouvelé (un budget de 185 000 €, pris en charge, via la générosité, par l’association qui gère le lieu). Une vaste salle à manger permet aux résidents de partager les repas. Dans la cuisine ouverte, appareils électroménagers et réfrigérateurs sont à leur disposition. Il y a également une buanderie et une petite bibliothèque : tout est fait pour favoriser l’autonomie, le confort et le réconfort des familles qui y séjournent.

Cette nouvelle maison des familles est située à une dizaine de minutes à pied de la tour Jean-Bernard, sur le site de la Milétrie. Si le cadre a changé, la vocation reste la même. « L’hébergement, et tous les problèmes occasionnés, peuvent vite devenir une obsession pour les accompagnants. Ici, ils vont trouver une solution simple. Notre mission est de leur permettre d’être pleinement disponibles pour le malade. La maison est complètement intégrée à la politique d’accueil du CHU », explique Renaud Bègue, président de l’association la Maison des familles. Le lieu est ouvert 7 jours sur 7, et accessible même la nuit en cas d’urgence. La participation financière demandée aux familles est limitée à 23 euros par chambre puis dégressive, l’argent ne devant pas « faire obstacle » à l’accompagnement. La durée moyenne de séjour est de six jours, mais un tiers des familles restent plus d’un mois. « Ce n’est pas un hôtel hospitalier : l’autonomie des familles vient de la proximité avec les unités de soins. Une facilité d’accès qui permet au proche d’être présent dès le réveil, de revenir après avoir laissé le malade se reposer, de s’y rendre en urgence en pleine nuit… Les familles apprécient aussi la possibilité d’être en contact, par téléphone interne, à tout moment du jour et de la nuit, avec le malade ou le personnel soignant. Et, du côté des services de soins, la maison rapproche la famille de l’hôpital. Par exemple, les parents peuvent être formés à une prise en charge particulière et, petit à petit, reprendre la main… »

Vivre au mieux l’hospitalisation de ses proches
De retour dans sa chambre, l’accompagnant va pouvoir trouver un soutien. Car la maison a également pour objectif d’aider les familles à mieux vivre l’hospitalisation. Quatre maîtresses de maison s’emploient à favoriser le lien entre les résidents. Chargées de l’entretien et de la gestion du quotidien de l’établissement, elles doivent aussi savoir déceler les détresses, « tenir la main de la personne qui pleure ». Des veillées, sous forme de groupe de parole, sont régulièrement organisées par les bénévoles. « On constate de grandes solidarités entre les familles, fait remarquer Renaud Bègue. Par exemple, ce sont des jeunes parents qui vont épauler une personne plus âgée, déboussolée par l’hospitalisation de son conjoint, leur permettant également de moins penser à leur’ problème. »

La plupart des résidents de la maison des familles viennent de Poitou-Charentes - Charente-Maritime (39 %), Deux-Sèvres (15 %) et Charente (13 %) - ou des départements limitrophes. Il s’agit essentiellement de personnes âgées (45 % ont plus de 65 ans) ou de parents (45 %). Les principaux services de soins concernés sont la neurochirurgie, la pédiatrie, la cancérologie, la neurologie et d’autres secteurs très spécialisés comme la réanimation ou les greffes. La maison est ainsi représentative de l’activité de spécialités médicales et chirurgicales à dimension régionale du CHU.

L’association qui gère la maison des familles a été fondée en 1997. Une vingtaine de bénévoles actifs se relaient pour assurer l’accompagnement des familles, faire le ménage les dimanches et jours fériés, « un travail anonyme et nécessaire », pointe le président. L’aménagement et les agrandissements successifs ont été facilités par le soutien de différents donateurs, privés et publics, notamment la Fondation Patrick-Roy et la Fondation des Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France. C’est également la solidarité des donateurs individuels et la générosité d’associations, d’entreprises ou de collectivités qui permettent de maintenir un tarif de nuitée privilégié. « Il faut aussi saluer l’engagement des bénévoles à participer toujours et toujours à des manifestations pour faire connaître cette maison. »