Depuis plusieurs années déjà, le mois de mars est le mois de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal, opération appelée Mars bleu. Cette campagne est d’autant plus importante que neuf cancers sur dix dépistés de façon précoce guérissent.
Qu’est-ce que le cancer colorectal ?
Sous le nom de cancer colorectal sont regroupés le cancer du côlon et le cancer du rectum. Il se développe lentement sur la muqueuse du côlon et du rectum à partir de lésions bénignes précancéreuses appelées polypes. Dans ces polypes peuvent apparaitre des cellules cancéreuses qui parfois migrent dans l’organisme par la circulation sanguine et le système lymphatique pour constituer des métastases. Le traitement du cancer colorectal s’appuie essentiellement sur la résection de la tumeur par chirurgie et de la chimiothérapie pour détruire les cellules cancéreuses qui ont déjà migré dans les ganglions ou les métastases.
Certains signes peuvent alerter du risque de cancer colorectal : des troubles du transit intestinal, du sang dans les selles, des douleurs abdominales ou rectales et d’autres symptômes plus généraux comme une perte de poids, une grande fatigue, de la fièvre, etc.
De nombreux facteurs de risques favorisant le développement d’un cancer colorectal, liés au mode de vie notamment, ont été identifiés : alcool, tabac, sédentarité, inactivité physique, surpoids, obésité, alimentation faible en fibre, consommation excessive de viande rouge, graisses animales etc.
Importance du dépistage
Touchant autant les femmes que les hommes, le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent et le deuxième cancer le plus meurtrier. Ce sont chaque année près de 43 000 nouveaux cas détectés, responsables de 17 000 décès. Diagnostiqué tôt, le cancer colorectal guéri dans neuf cas sur dix. La guérison est de 100% en cas de dépistage des polypes précancéreux. Mais aujourd’hui, seul un tiers de la population française se fait dépister. C’est pour cette raison que depuis plusieurs années, le mois de mars est devenu Mars bleu, période durant laquelle les actions de sensibilisation au dépistage se multiplient sur tout le territoire national.
Le dépistage du cancer colorectal est essentiel parce que celui-ci peut se développer sans qu’aucun symptômes ou signes ne se soient manifestés. Il est donc conseillé aux hommes et aux femmes entre 50 et 70 ans ne présentant ni symptômes, ni facteurs de risques de faire le test de recherche de sang dans les selles tous les deux ans. Principalement lié à l’âge, le risque de développer un cancer colorectal est plus important après 50 ans.
Le dépistage consiste à rechercher du sang caché dans les selles. Certains polypes ou cancers provoquent des saignements difficiles à détecter à l’œil nu. Cette recherche se fait par le biais d’un test immunologique à faire chez soi ; un test simple, rapide, indolore et efficace. Il suffit de prélever un échantillon de selles et de l’envoyer au laboratoire de biologie médicale indiqué dans le kit du test immunologique.
Si le résultat est positif, la personne doit faire une coloscopie afin de visualiser l’intérieur de l’intestin pour y déceler d’éventuels polypes avant qu’ils n’évoluent en cellules cancéreuses. Mais attention, avoir du sang dans les selles n’indique pas forcément que ce soit un cancer.
Plus le cancer est détecté tôt, moins les traitements seront lourds et plus grandes seront les chances de guérison.
Les personnes ayant des antécédents personnels ou familiaux de polypes ou cancer colorectaux sont soumises à un suivi adapté par coloscopie. Le test de recherche de sang dans les selles n’est pas adapté à cette population. La coloscopie permet d’enlever les polypes précancéreux et les petits cancers superficiels, donc de guérir les patients sans recours à la chirurgie ou à la radio-chimiothérapie.
Mars bleu au CHU de Poitiers
Un programme national de dépistage organisé du cancer colorectal a été lancé en 2009. Depuis 2019, il est conduit par les centres régionaux de coordination des dépistages des cancers qui envoient une lettre d’invitation[1] au dépistage tous les deux ans aux personnes entre 50 et 74 ans. C’est l’association Docvie – Dépistage organisé des cancers dans la Vienne – qui a en charge le programme national dans notre département. Malgré la simplicité et l’efficacité du test, le taux de participation au dépistage de la population cible est trop faible : 35,2 % en 2016-2017 dans notre département. Aussi, pour inciter d’avantage de personnes à se faire dépister, Docvie propose de nombreuses actions de sensibilisation durant tout le mois de mars.
[1] Les personnes la présentent ensuite à leur médecin traitant pour obtenir un test.
L’association sera présente le 31 mars dans le hall d’accueil de Jean-Bernard, sur le site de la Milétrie à Poitiers. Un stand d’informations animé par AMGEN et le centre de coordination de dépistages des cancers Nouvelle-Aquitaine accueillera les visiteurs de 9h à 16h30. A leurs côtés, le Laboratoire Roche proposera des animations tandis que des professionnels de la santé du CHU répondront à toutes les questions.
Docvie tiendra également un stand d’informations sur le Pôle de Montmorillon le 24 mars.
Pour en savoir plus
Dépliant du programme national de dépistage organisé du cancer colorectal