Médecine du sport au CHU : de l’amateur au sportif de haut niveau, un suivi unique dans la Vienne

Test d'effort de Sylvain Chavanel avec le Dr Laurence Mille dans le service d'explorations fonctionnelles, physiologie respiratoire et de l'exercice - médecine du sport

Depuis plusieurs années, Sylvain Chavanel, cycliste professionnel, prend rendez-vous avec le service d'explorations fonctionnelles, physiologie respiratoire et de l'exercice du CHU de Poitiers au mois de décembre. Comme beaucoup de sportif de haut niveau, il est soumis au suivi médical réglementaire (SMR). C'est le Dr Laurence Mille, médecin du sport, qui le reçoit mercredi 9 décembre pour lui faire passer les examens nécessaires à l'obtention de sa licence sportive (test d'effort, bilan sanguin, examen clinique et enquête alimentaire). « Ce suivi est très important chez les sportifs de haut niveau, mais aussi chez les sportifs amateurs (plus de deux heure de sport par semaine), explique le Dr Mille. Au-delà de 35 ans, les principales causes de mort subite sont d'origines cardio-vasculaires, surtout pour les personnes qui présentent des facteurs de risques, des symptômes ou qui reprennent le sport après un arrêt. Un électrocardiogramme est d'ailleurs recommandé tous les trois ans dès l'âge de 12 ans jusqu'à l'âge de 20 ans, puis tous les cinq ans jusqu'à l'âge de 35 ans. »

Le cycliste poitevin vient au CHU de Poitiers par praticité, mais aussi parce que le CHU est le seul établissement à posséder un plateau technique de médecine du sport dans la Vienne et un des deux seuls dans tout le Poitou-Charentes, l’autre étant à Angoulême (Charente). “Notre objectif est de pouvoir prendre en charge l’ensemble des sportifs de la région, ajoute Laurence Mille. Cela s’inscrit dans le développement du sport santé, préconisé par le ministère de la Santé.”

Un travail en réseau
Le Dr Mille travaille donc en partenariat avec les praticiens des urgences et de radiologie afin d’optimiser la prise en charge des sportifs blessés. “J’ai aussi tissé un réseau avec les autres praticiens du CHU, notamment avec ceux de cardio-pédiatrie, de neurologie, d’orthopédie-traumatologie, de médecine interne et d’endocrinologie, détaille-t-elle. C’est un échange entre nous, je les sollicite quand j’ai besoin d’un avis spécifique et parfois ce sont eux qui m’envoient des patients, notamment des personnes souffrant de maladies musculaires et des patients diabétiques ou obèses qui ont besoin d’aide pour s’initier à une activité physique et régulière.”

Sylvain Chavanel n’a, lui, pas besoin de ce type de conseil. “Cela fait dix-sept ans que je suis professionnel, je me connais bien et je suis habitué à ce genre d’exercice, mais pour un jeune qui débute, c’est utile”, précise-t-il. Bardé de capteurs lors du test d’effort, il parvient à développer une puissance de 500 watts au bout d’une vingtaine de minutes. Alors que son rythme cardiaque atteint les 190 pulsations minutes, le Dr Mille a toutes les données qu’il lui faut pour donner un avis favorable à l’obtention de sa licence. Tant mieux, car le Poitevin a pour objectif de s’attaquer au record de l’heure en 2016.

Un profil polyvalent

Le Dr Laurence Mille a plusieurs casquettes au sein et en dehors du CHU de Poitiers. En plus d’assurer seule les consultations de médecine du sport, elle est aussi praticien hospitalier dans le service d’orthopédie-traumatologie pour les consultations de traumatologie du sport. Elle espère être bientôt rejointe par Pauline Larbère, actuellement chef de clinique assistante en médecine physique et réadaptation, et motivée pour continuer à développer la médecine et la physiologie du sport au CHU. En dehors de l’hôpital, le Dr Mille a également une activité de médecin du sport libéral en cabinet et dans plusieurs structures sportives de haut niveau. Ainsi, elle est le médecin de l’équipe de France U17 garçon de handball et du centre de formation du Poitiers basket 86. “Mes formations en cardiologie, traumatologie du sport, physiologie et ostéopathie me permettent d’optimiser la prise en charge des sportifs”, indique-t-elle.