Médecine légale : Catherine Coutelle à l’écoute de l’unité médico-judicaire

Catherine Coutelle et le Dr Mélanie Voyer à l'espace Hilios

Catherine Coutelle, députée de la Vienne, est venue rencontrer le service de médecine légale du CHU de Poitiers, lundi 19 octobre, pour évoquer l'avenir de l'unité médico-judicaire (UMJ). En effet, une réforme qui vise à économiser 17 millions d'euros sur les 56 alloués ces dernières années à la médecine légale est actuellement étudiée par les parlementaires. "En tant que présidente de la délégation des droits des femmes, ce sujet m'interpelle, car les UMJ prennent en charge de nombreuses victimes de violences conjugales, indique l'élue. Nous faisons la loi, mais il est intéressant de voir comment elle s'applique et si elle améliore les conditions d'accueil des victimes."

Les Dr Michel Sapanet et Mélanie Voyer avec Catherine Coutelle, députée de la Vienne
Les Dr Michel Sapanet et Mélanie Voyer, médecins légistes au CHU de Poitiers, avec Catherine Coutelle, députée de la Vienne

C’est une première réforme, en 2011, qui avait acté la création de cette UMJ, permettant à la médecine légale d’acquérir un vrai statut et de bénéficier d’un effectif de médecins suffisant pour remplir toutes les missions qui lui incombent (prise en charge des victimes vivantes et décédées, formation du personnel du CHU et du réseau de médecine de proximité). “L’UMJ du CHU est la seule de la région Poitou-Charentes, nous prenons en charge près de 1400 personnes par an. Si la nouvelle réforme passe, nous deviendrons un point relais médico-légal, nous ne pourrons plus assurer nos missions de formation et les victimes vivantes devront passer par les urgences, nous ne traiterons plus que les morts…” se désole le Dr Michel Sapanet, chef du service de médecine légale.

Depuis le début de l’année, l’UMJ de Poitiers a déjà pris en charge 275 femmes victimes de violences volontaires, et 179 enfants, dont 128 filles, ont été accueillis à l’espace Hilios, dans lequel se déroule les auditions des enfants victimes ou témoins d’actes répréhensibles. “Un chiffre qui ne cesse d’augmenter car les campagnes de sensibilisation marchent et que les victimes osent de plus en plus se manifester, affirme Catherine Coutelle. De plus, à Poitiers, il y a une réelle sensibilité sur les sujets de maltraitance de la part de la police et de la justice.”

Le message est bien passé et semble avoir été entendu. A Catherine Coutelle de convaincre ses homologues parlementaires.