Devant une demande croissante d’hospitalisation complète, le service d’oncologie médicale du pôle régional de cancérologie du CHU de Poitiers, qui dispose de 30 lits, dont trois dédiés à la régulation, s’est étendu au sein du pavillon Aristide-Maillol. Depuis la mi-septembre, quatorze nouveaux lits accueillent des patients atteints de tout type de pathologies cancéreuses, nécessitant dans la plupart des cas une prise en charge lourde, pour une durée moyenne de séjour de douze jours. Lorsque leur état de santé le nécessite, les patients sont orientés en hospitalisation complète, au PRC ou à Maillol, en fonction de la disponibilité des lits sur ces deux unités.
Seulement quarante-huit heures après son ouverture, les 14 lits de l’unité ont été occupés. Les patients bénéficient des mêmes prises en charge, des mêmes soins de support qu’au PRC, avec des transports adaptés. Les locaux, spacieux et lumineux, contribuent à l’amélioration de l’environnement de travail des professionnels.
La particularité de cette extension de l’oncologie médicale à Maillol, c’est aussi son organisation de travail en douze heures (7h45-20h / 19h45-8h). Une volonté médicale, paramédicale et institutionnelle basée sur la prise en charge du patient et sur l’organisation soignante. Toutes les infirmières et les aidessoignantes qui travaillent dans cette unité en ont fait le choix et, après une période d’adaptation, les professionnels se sont rapidement appropriés ce nouveau mode d’organisation grâce à leur investissement et leur grande implication.
Favoriser la continuité des soins avec l’organisation en douze heures
“L’organisation en douze heures permet un meilleur respect des rythmes des patients, ainsi qu’une continuité des soins, individualisés, sur la journée”, détaillent Catherine Petonnet, cadre supérieur de santé du pôle cancérologie, et Mélanie Coutant, cadre de l’unité à Maillol. Parmi ses avantages, elles évoquent également le lissage de la charge en soins sur la journée, offrant la possibilité de reporter certaines activités du matin à l’après-midi. “Cette organisation permet en outre de diminuer le nombre d’interlocuteurs sur la journée, et donc les possibles pertes d’informations, au contact d’une même équipe soignante. Enfin, les temps de repos sont plus importants entre les périodes de travail et le fait de travailler moins de jour réduit les temps de transport domicile-travail”, avancent-elles.
Le Dr Emmanuelle Gautier, oncologue, reconnaît quant à elle que ce mode de fonctionnement permet plus d’interactions entre les équipes médicales et paramédicales : “La notion de travail en équipe prend tout son sens, affirme-t- elle. Pour le médecin, le patient et les familles, c’est aussi le confort de s’adresser à la même infirmière du matin au soir”.
Le planning en douze heures, elles en parlent…
Caroline Charretier, aide-soignante Nous sommes une petite équipe et avec un planning en douze heures, on apprend à mieux se connaître. Ici l’ambiance est plus calme qu’au PRC, car il y a moins de va-et-vient et nous nous consacrons entièrement aux patients d’hospitalisation complète. |
Claire Minault, infirmière J’avais envie de participer à l’ouverture d’une nouvelle unité et d’expérimenter un planning qui nous permet de mieux nous adapter au rythme du patient. L’éloignement géographique était un peu perturbant au début, cela nécessite plus de démarches pour les demandes d’examens, de bilans ou de transports. |
Claire, infirmière La charge de travail est importante car nous soignons des patients lourds, qui sont souvent très demandeurs et inquiets. Mais nous avons en retour plus de temps pour nos familles, d’ailleurs nous ne sommes que des femmes dans le service ! (rires) |
Daphné Laera, aide-soignante J’ai choisi cette organisation de travail parce qu’elle permet d’étaler des soins et de suivre le patient sur la journée. Nous travaillons moins de jours dans la semaine, et jamais plus de trois jours de suite, cela laisse plus de place à notre vie personnelle. |