Philippe Minet a été élu vice-président de la commission médicale d'établissement le 1er février 2021. Il nous présente son parcours et les enjeux de son mandat.
Philippe Minet, qui êtes-vous ?
En quelques mots, je suis pharmacien des hôpitaux, praticien hospitalier et j’ai 59 ans.
Voilà pour l’état civil.
Cela fait maintenant une trentaine d’années que j’exerce dans différents établissements de la Vienne.
J’ai commencé, au début des années 90’, à la pharmacie centrale de notre CHU. Elle était située à l’époque (les plus vieux comme moi s’en souviennent surement) dans les sous-sols de la tour Jean Bernard (H2 et H3). Le Pr Philippe COURTOIS en était le responsable et en fait, c’est lui qui m’a « mis le pied à l’étrier ».
J’y ai passé une dizaine d’années, croisé pas mal d’internes qui sont maintenant devenus des collègues… en poste ici même !
Ensuite, direction le Nord-Vienne, pharmacien responsable de la PUI de Loudun en temps partagé avec le site de Châtellerault. Puis seul à Loudun, et finalement retour dans l’équipe de Châtellerault.
Durant toutes ces années, j’ai toujours été volontaire pour un mandat : vice-président puis président, de la CME de Loudun, responsable du pôle médico-technique de l’ex-groupe hospitalier Nord-Vienne (GHNV), et enfin vice-président de sa CME.
Le CHU de Poitiers et le Groupe hospitalier Nord-Vienne ont fusionné au 1er janvier dernier. Vous avez été élu vice-président de la nouvelle commission médicale d’établissement pour un mandat de quatre ans, au côté du Pr Pierre Corbi président. Il exerce à Poitiers et vous à Châtellerault. Quel regard portez-vous sur le résultat de cette élection et sur la représentation médicale du CHU dans ce nouvel environnement ?
Tout d’abord, si j’ai été un peu long dans ma présentation, c’est que je suis conscient que beaucoup de personnes ne me connaissent pas.
En fait, le soir de l’élection, lorsque le Pr Pierre Corbi a posé la question de la vice-présidence, tout s’est enchainé un peu vite. Les participants se sont levés et je n’ai pas eu le temps, ni la spontanéité de dire quelques mots en séance…
Une chose m’aura très sincèrement marquée, même si j’étais candidat unique, c’est mon score de près de 80%. Donc très peu d’abstention et/ou de vote blanc. J’y vois, à travers cela, une acceptation de la communauté médicale présente et à travers ma candidature, une main tendue vers les collègues du Nord-Vienne, avec la volonté de les incorporer en son sein. Et cela m’a un bluffé.
Mais revenons sur la représentation médicale de cette CME. Le Pr P. Corbi a souhaité un partage, le plus équitable possible, entre le versant universitaire et les praticiens hospitaliers. Il me semble que sa vision égalitariste est vraiment la plus juste. Nous ne sommes rien sans les autres. Il faut de nombreux praticiens hospitaliers pour que les universitaires puissent se consacrer à la recherche. Mais quelle seraient l’attractivité et les moyens que notre centre hospitalier pourrait offrir à des praticiens s‘il n’était pas universitaire…
Il y a donc, entre nous, une partition non écrite, mais évidente. Il est le plus à même de s’occuper des universitaires et des problèmes liés à la « maison mère », alors que je serai plutôt le contact des praticiens, et plus particulièrement ceux des établissements périphériques.
L’étendue géographique de notre nouveau CHU, et le nombre de praticien, ne permettent plus à une personne seule de tout étreindre. A mon sens, le tandem que nous formons avec le Pr P. Corbi est une réponse adaptée à cette problématique.
Je l’aiderai donc et ferai tout mon possible, toujours en concertation. Mais il est et reste LE président, et c’est très bien (pour moi) ainsi !
Quels seront les points sur lesquels vous porterez une vigilance particulière durant votre mandat ?
Travaillant à Châtellerault, et ne connaissant que trop bien la fragilité des équilibres que nous y maintenons, je crois que ma préoccupation première sera de veiller à la pérennité des spécialités chirurgicales sur le site, et donc, in fine, à son attractivité ! Dans les mots, c’est facile à dire, c’est en pratique moins facile à tenir. C’est également une des priorités de notre direction.
Il y a aussi les postes partagés avec Poitiers qui peuvent permettent à des médecins de s’épanouir à Châtellerault ou à Montmorillon, de s’y sentir peut-être plus facilement décideurs, autonomes, tout en pouvant accroitre leurs compétences au sein des services référents.
Sans oublier Loudun et la difficulté de recrutement liée à son éloignement…
Pour que tout cela prenne sens, il faut absolument que le praticien et le projet médical, soient au centre de toutes nos préoccupations.