Le Pr Olivier Mimoz, responsable du service des urgences adultes, Samu 86 et Smur au CHU de Poitiers, a coordonné CLEAN (prevention of intravascular catheter related infection), une étude aux retombées internationales et reprise dans la presse scientifique du monde entier, dont Nature Reviews Nephrology. Publiée dans The Lancet , cette étude traite de la prévention de l'infection après la pose d'un cathéter.
De fin 2012 à début 2014, onze unités de réanimation (de cinq CHU et un CHG) ont testé l’efficacité de deux antiseptiques, la chlorhexidine alcoolique et la povidone iodée alcoolique, appliqués sans ou après nettoyage de la peau avec un savon antiseptique (détersion). Plus de 5 000 cathéters ont été inclus, soit dix fois plus que les précédentes études sur le sujet. “Cette étude valide les recommandations des pays anglo-saxons sur les pratiques de l’asepsie, indique le Pr Mimoz. C’est-à-dire que le nettoyage premier de la peau au savon n’est pas utile et que la chlorhexidine alcoolique à 2 % est bien plus efficace que la povidone iodée alcoolique à 5 % (-85 % d’infections). Ces résultats devraient permettre de faire évoluer les recommandations françaises actuelles avant l’été 2016.”
Les résultats de l’étude, qui a déjà été récompensée au congrès national de la société d’anesthésie-réanimation et au congrès européen de réanimation, poussent maintenant le Pr Mimoz à envisager de reproduire le protocole au niveau des actes chirurgicaux. “Il n’y a pas de raison que ces résultats ne soient pas valables pour tous les gestes où l’on doit traverser la barrière cutanée”, assure-t-il.