Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours et sur votre choix de vous spécialiser dans la dermatologie ?
J'ai commencé mes études à la faculté de médecine de Lille, où j'ai eu la chance d'obtenir une bourse pour un stage de trois mois en dermatologie à l'hôpital St Thomas de Londres. Avec des moyens très simples basés sur l'observation de signes cutanés, les médecins parvenaient à diagnostiquer des maladies internes compliquées : ça a été pour moi une découverte extraordinaire.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours et sur votre choix de vous spécialiser dans la dermatologie ?
J’ai commencé mes études à la faculté de médecine de Lille, où j’ai eu la chance d’obtenir une bourse pour un stage de trois mois en dermatologie à l’hôpital St Thomas de Londres. Avec des moyens très simples basés sur l’observation de signes cutanés, les médecins parvenaient à diagnostiquer des maladies internes compliquées : ça a été pour moi une découverte extraordinaire.
J’ai donc choisi par la suite de faire mon internat à l’université Tours, réputée en dermatologie. J’y ai fait une année de recherche en diplôme d’études approfondies sur la transition épithélio-mésenchymateuse au cours de carcinomes spinocellulaires. J’ai rejoint le service de dermatologie CHU de Poitiers après ma thèse en 2004.
Quelle est aujourd’hui la nature de votre activité ?
La moitié de mon activité est concentrée dans le service de dermatologie. J’assure une prise en charge initiale des maladies cancéreuses, en collaboration avec les chirurgiens plastique, mais aussi d’autres pathologies comme les lymphomes cutanés et les mastocytoses. En dermatologie, nous travaillons par ailleurs étroitement avec le pôle femme-mère-enfant. D’une part auprès des enfants, pour lesquels nous avons une consultation commune chaque mois avec le Dr Jiad M’Cheik (traitement des angiomes, tumeurs cutanées…). D’autre part auprès des femmes, pour lesquelles nous dispensons une consultation de dermato-gynécologie avec le Dr Cédric Nadeau. Je participe aux interventions communes avec des chirurgiens du pôle mère-enfant en amenant une expertise dermatologique (interventions réalisées avec laser ou photothérapie dynamique).
Je consacre l’autre moitié de mon temps au pôle régional de cancérologie, une activité pour laquelle je me suis spécialisée en 2005 en passant un diplôme interuniversitaire de cancérologie cutanée.
Vous pratiquez au CHU depuis dix ans. Avez-vous de nouveaux projets, de nouvelles perspectives ?
Nous développons des pratiques novatrices dans le service. Par exemple, nous avons pu obtenir une formation d’hypnose pour l’une de nos infirmières, Magalie Goguet. Nous sommes le premier CHU à utiliser cette technique, en complément de gaz anesthésiants, pour soulager les patients traités par photothérapie dynamique, une technique de traitement des lésions cancéreuses ou précancéreuses très douloureuse répondant mal aux moyens anti-douloureux classiques. Par ailleurs, nous travaillons avec les dermatologues libéraux sur un projet de cahier de surveillance commun pour réduire le nombre de patients « perdus de vue ».
J’essaie aussi de dégager du temps pour la recherche. La file active des patients atteints de lymphomes cutanés est importante dans la région, et nous avons rejoint le groupe français d’études lymphomes cutanés avec les Drs Eric Frouin et Christophe Moneguier du Sorbier, anatomo-pathologiste. En outre, l’activité de recherche clinique du service de dermatologie est très développée, en particulier dans le domaine des pathologies auto-inflammatoires, avec une jonction forte et cohérente avec la recherche fondamentale appliquée que nous menons dans le cadre de l’équipe EA 4331. Cette activité s’élargit aussi à la dermato-cancérologie avec, par exemple, la mise en place d’un protocole de traitement et de suivi des lésions précancéreuses.