Questions à… Jonathan Ciron, neurologue

Jonathan Ciron a commencé ses études de médecine à la faculté de Bordeaux, avant d'arriver à Poitiers pour son internat de neurologie. Il y approfondit deux domaines particuliers, notamment par le biais de formations complémentaires (DIU) : les pathologies neuro-vasculaires et les pathologies inflammatoires du système nerveux central (sclérose en plaques et maladies apparentées). Il effectue son clinicat à Poitiers pendant quatre ans dans le service de neurologie avant d'être nommé praticien hospitalier en novembre 2013.

D’une manière générale, à quoi consacrez-vous vos activités ?
Je consacre mes matinées aux patients pris en charge en hôpital de semaine. Il s’agit de patients explorés et/ou traités pour une sclérose en plaques ou une neuropathie périphérique, mais on y accueille aussi des patients pour des bilans de toutes sortes de pathologies neurologiques : troubles cognitifs, syndromes parkinsoniens, épilepsie, ataxie cérébelleuse, myasthénie…

L’après-midi, j’ai trois demi-journées de consultations : consultation sclérose en plaques et maladies apparentées ; consultation d’électromyographie (EMG), pour les patients souffrant de neuropathie périphérique ; et consultation de neurologie générale, où je m’occupe des autres domaines de la neurologie (épilepsie, suivi d’AVC, migraine, etc.). J’occupe le reste de mon temps aux protocoles du service et aux activités de recherche. Les astreintes que nous nous partageons avec les neurologues du service me permettent en outre de garder un lien avec le neuro-vasculaire, les accidents vasculaires cérébraux étant l’un des principaux motifs neurologiques de passage aux urgences.

Vous êtes spécialisé dans la prise en charge de la sclérose en plaques. Pouvez-vous nous en dire plus ?
En effet. Ces dernières années ont vu une explosion des thérapeutiques dans cette pathologie, ce qui a rendu les décisions de plus en plus difficiles à prendre et a impliqué de se sur-spécialiser. En tant que référent régional, je reçois régulièrement des demandes d’avis de mes collègues travaillant en dehors de l’établissement. Nous sommes donc en train de mettre en place des réunions mensuelles communes de décision thérapeutique avec les neurologues hospitaliers et les neurologues libéraux de la région, qui vont permettre d’organiser et de formaliser ces demandes.

Enfin, j’ai effectué une formation complémentaire en neuro-ophtalmologie, ce qui m’a permis de créer des liens nouveaux avec le service d’ophtalmologie afin de diagnostiquer et de traiter plus efficacement les maladies des nerfs optiques, les pathologies vasculaires rétiniennes (qui sont considérées comme une variété d’AVC) et les troubles oculomoteurs complexes. À cheval entre les deux disciplines, il s’agit d’une prise en charge commune délicate qui requiert un dialogue important avec les collègues d’ophtalmologie, à la fois sur le diagnostic et la thérapeutique.

Des activités de recherche ?
Au titre de référent régional de l’observatoire français de la sclérose en plaques (OFSEP), je participe à plusieurs études dont une étude de comparaison des traitements de fond en cohorte dite de « vraie vie », et je contribue à alimenter la base de données nationale EDMUS. Avec le Pr Jean-Philippe Neau, je suis également co-investigateur d’autres études portant sur le neuro-vasculaire et la sclérose en plaques.