Questions à Martine Imbert, coordonnateur général des soins

Martine Imbert

Penser la sortie de l’hôpital du patient comme partie intégrante de son parcours de soin ne peut se faire que grâce à une bonne collaboration entre paramédicaux hospitaliers et libéraux […]

Penser la sortie de l’hôpital du patient comme partie intégrante de son parcours de soin ne peut se faire que grâce à une bonne collaboration entre paramédicaux hospitaliers et libéraux (infirmiers, kinésithérapeutes, pharmaciens). Martine Imbert, coordonnateur général des soins au CHU, souhaite intensifier leurs relations.

D’où vient ce besoin d’encourager la rencontre entre paramédicaux hospitaliers et libéraux ?
Il s’inscrit dans l’amélioration des relations ville et hôpital. L’objectif est de garantir une meilleure continuité des soins, d’assurer une prise en charge cohérente. Pour nous, hospitaliers, c’est une nécessité. Il y a déjà des échanges, mais qui ne nous satisfont pas entièrement, ni hospitaliers ni libéraux. Parce qu’à aucun moment, nous ne nous retrouvons vraiment ensemble. Le seul lien que nous entretenons est écrit, le plus souvent par les prescriptions. Nous devons donc aller plus loin.

Quelles réponses avez-vous apportées ?
Nous avons mis en place des rencontres, à l’initiative du CHU. En 2013, deux ont été organisées et une autre est à venir avant la fin de l’année. Nous tenterons un rythme de deux à trois par an. Ces rendez-vous sont gratuits, à 20 h et en semaine, horaire pensé selon les emplois du temps des libéraux. Une intervention d’une heure et demie est prévue suivie d’un buffet au cours duquel des échanges informels, souvent très riches, peuvent se tenir. Qui est invité à ces soirées ? Tous les paramédicaux libéraux de la région. La majeure partie vient de la Vienne, mais aussi des Deux-Sèvres. En juin, nous avons accueilli 70 participants. Quant aux intervenants, l’objectif est de mettre en avant les compétences internes au CHU qu’elles relèvent du champ d’action du pharmacien, du chirurgien, de l’anesthésiste, ou autre professionnel qualifié. C’est une façon de valoriser notre expertise. Et pour répondre à toutes les questions, il y a toujours la présence d’un médecin.

Comment choisissez-vous les sujets abordés ?
Les sujets touchent le quotidien des professionnels. Il ne s’agit pas d’un cours, mais d’une discussion qui vise au perfectionnement de chacun et à un échange des pratiques sur des sujets où les paramédicaux sont des relais en ville. La réunion de janvier portait sur l’hospitalisation à domicile. En juin, nous avons parlé de l’unité de chirurgie ambulatoire. Nous avions aussi abordé l’utilisation du PICC Line, nouveau cathéter veineux, et son impact sur l’exercice libéral. La thématique de la prochaine réunion est issue d’une idée soufflée par deux infirmières libérales présentes lors de la dernière réunion : la prise en charge des pansements complexes.

En quoi ce rapprochement est-il important pour le patient ?
Les hospitaliers doivent penser à la sortie du patient et à la façon dont les choses se passent une fois qu’il a regagné son domicile. Plus on affine nos prescriptions et plus les transmissions entre infirmier(e) hospitalier(e) et infirmier(e) libéral(e) sont partenariales, mieux la sortie se déroulera. En incluant davantage les paramédicaux libéraux dans le parcours de soin du patient, on tisse un maillage dont le patient est bénéficiaire.