Questions à… Rafik Belhadj Chaidi, médecin vasculaire

Dr Rafik Belhadj Chaidi, spécialiste en médecine vasculaire

Le Dr Rafik Belhadj Chaidi est spécialiste en médecine vasculaire, rattaché au service de médecine interne, maladies infectieuses et tropicales depuis 2011. Arrivé au CHU de Poitiers en 2008 pour son internat de médecine générale, c’est à la Faculté de médecine de la Timone à Marseille qu’il a commencé ses études. Une formation qu’il a choisi de compléter par un diplôme d’études spécialisées complémentaires de médecine vasculaire et une capacité d’angiologie à la Faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers en 2012.

Toute récente dans l’offre de soins, quelle est aujourd’hui l’activité de médecine vasculaire au CHU ?
Le concept même de médecine vasculaire est assez récent, on parlait plus auparavant d’angiologie ou de phlébologie. Cette spécialité a été introduite au CHU par le Dr Cédric Landron, interniste et connait une demande de plus en plus forte. Je suis arrivé en renfort sur cette activité, que je pratique pour ma part à temps plein, entre les consultations de médecine vasculaire au sein du service de médecine interne, les explorations ultrasonographiques vasculaires (ou écho-doppler, c’est-à-dire une échographie adaptée aux vaisseaux), l’étude de la microcirculation par vidéo-capillaroscope (un appareil permettant d’examiner les capillaires sanguins) et enfin la recherche clinique. Bien que rattaché au service de médecine interne, maladies infectieuses et tropicales, j’entretiens des liens très forts avec la cardiologie et la neurologie. La médecine vasculaire connaît un vrai développement transdisciplinaire dans notre CHU. Nous devons encore gagner en visibilité, ce qui sera plus facile avec des locaux et une unité dédiés et individualisés dans le centre neuro-cardio-vasculaire à l’horizon 2017.

Quelles sont les pathologies prises en charge par la médecine vasculaire ?
Notre spécialité s’intéresse aux pathologies des artères (l’athérosclérose, qui est la première cause de mortalité en Europe, les maladies inflammatoires des artères, les maladies du tissu élastique…), des veines (l’embolie pulmonaire, la phlébite…), de la microcirculation (les acrosyndromes, comme la maladie de Raynaud) et de la coagulation. C’est un domaine très riche, qui présente des points de convergence avec de nombreuses spécialités : cardiologie, neurologie, chirurgie vasculaire, médecine interne, pneumologie, oncologie, diabétologie…

Pouvez-vous nous en dire plus sur vos sujets de recherche associés à cette discipline ?
La recherche clinique contribue fortement à valoriser notre activité, et je participe à plusieurs protocoles institutionnels et externes en lien avec la médecine vasculaire. Membre du groupe francophone thrombose et cancer (GFTC), je suis en train de développer un protocole de recherche propre au CHU sur cette thématique, en collaboration avec le Pr Laurent Macchi. La thrombose (formation de caillots de sang) est une complication très fréquente chez les patients atteints d’un cancer. Deuxième cause de mortalité après le cancer lui-même, elle nécessite une prise en charge toute particulière. Nous étudions un des mécanismes de survenue de cette complication afin d’identifier les patients à risque et de leur proposer un traitement préventif.