Questions au docteur Ewa Hainaut, vice-présidente de la commission médicale d’établissement

Le docteur Ewa Hainaut, cheffe du service de dermatologie du CHU de Poitiers, et vice-présidente de la commission médicale d'établissement.

Élue à la vice-présidence de la commission médicale d’établissement du CHU de Poitiers en mars dernier, le docteur Ewa Hainaut ne manque pas de projets. En premier lieu, la dermatologue compte s’attaquer à la problématique de la pénurie de spécialistes au sein de l’hôpital. Inciter les internes à rester, favoriser les praticiens hospitaliers à se lancer vers la recherche et recruter des spécialistes sont autant de buts que la commission médicale d’établissement veut atteindre.

Docteur Hainaut, quelle est votre priorité en tant que vice-présidente de la commission médicale d’établissement ?
Faire en sorte que nos internes en médecine restent au CHU de Poitiers ! Nous avons des jeunes originaires du Pays Basque, de Bordeaux ou d’Angers mais ils repartent chez eux une fois leur internat achevé. C’est dommage car ce sont des talents dont le CHU ne peut pas se passer. Le départ de ces internes provoque des pénuries dans certaines spécialités, notamment en dermatologie ou en urologie. Il est difficile d’envisager l’avenir sans la présence de ces jeunes. Et si certains restent, peu d’entre eux veulent se lancer dans la recherche et devenir professeur des universités car c’est un parcours très long. Il faut une dizaine d’années au moins.

Comment inciter les internes à rester ?
Je pense qu’il faut favoriser les contacts extérieurs. En tant qu’interne, il y a un réel intérêt clinique à partir à l’étranger. On y découvre une autre façon de travailler, de pratiquer la médecine, de faire de la recherche. De cette façon, nous espérons aussi favoriser la volonté de se lancer dans des travaux de recherche et bénéficier de nouveaux professeur des universités – praticiens hospitaliers. Avec le professeur et président de CME, Bertrand Debaene, nous sommes d’accord pour nous lancer sur cet axe de travail.

Sur quelles problématiques êtes-vous, aujourd’hui, amenées à travailler avec les médecins ?
Pour son avenir, le CHU ne doit pas cloisonner ses activités mais faire travailler ses praticiens ensemble. Nous cherchons à développer des activités communes entre les services de chirurgie plastique, pédiatrique, la dermatologie et le laboratoire cytokines et inflammation dirigé par le professeur Jean-Claude Lecron. D’autres parts, des convergences d’activités entre les services et les spécialités sont mises en œuvre par mes collègues médecins. Par exemple, une unité de chirurgie carcinologique est en train de se structurer par le docteur Cédric Nadeau, spécialiste en onconcologie gynécologique, et le professeur Michel Carretier. Par ailleurs, avec la création du groupement hospitalier de territoire, nous allons renforcer notre collaboration avec les autres centres hospitaliers, notamment celui de Châtellerault. A la fin de l’année, nous aurons achevé notre projet médical.