Le projet de recherche paramédicale HOPPIVR, porté par Amandine Fernandes, cadre de santé du service d'oncologie pédiatrique, fait partie des 4 projets présentés par le CHU de Poitiers dans le cadre de l’appel à projet du groupement interrégional clinique et d’innovation sud-ouest outre-mer hospitalier (GIRCI SOHO : Nouvelle Aquitaine – Occitanie – DOM-TOM) à avoir été sélectionnés.
Le projet HOPPIVR (impact de la réalité virtuelle en hématologie et oncologie pédiatrique sur la prise en charge de la douleur lors d’actes invasifs en étude pilote) concerne les enfants de 6 à moins de 18 ans avec une pathologie cancéreuse.
Les méthodes pour ces enfants restent agressives et engagent les patients dans des prises en charge chroniques. Ils subissent des soins douloureux et anxiogènes : ponction lombaire (jusqu’à 7 pour une chimiothérapie), branchement sur chambre implantable (entre 20 et 30 branchements pour une leucémie)…
En pédiatrie, le MEOPA est choisi en première intention dans ces différents gestes, mais son efficacité n’est pas toujours concluante, dû à l’accoutumance, et peut induire des effets secondaires.
Les techniques non invasives efficaces sur l’anxiété, comme l’hypnose, ne peuvent être pratiquées aussi usuellement que le Meopa car cela nécessite du personnel compétent et disponible. Pour certains enfants, il devient difficile d’obtenir leur consentement aux soins.
L’hypothèse de cette enquête préliminaire HOPPIVR est que l’utilisation de casque de réalité virtuelle lors des soins invasifs tels ponction lombaire et branchement sur chambre implantable pourrait être aussi efficace que les pratiques habituelles pour réduire la douleur et l’anxiété chez l’enfant.
Aucune étude exploratoire ne compare une technique non pharmacologique en réalité virtuelle versus l’utilisation des pratiques habituelles, en pédiatrie cancérologique. Les casques de RV, déjà utilisés dans le service, ont révélé une satisfaction des patients lors de certains soins itératifs comme la ponction lombaire et le branchement sur chambre implantable.
Il s’agit d’une recherche exploratoire de 24 mois, interventionnelle, comparative, monocentrique, randomisée en deux groupes parallèles. Seront inclus dans le groupe expérimental par la réalité virtuelle et dans le groupe comparateur avec les pratiques habituelles.
Amandine Fernandes ajoute que cette étude apporterait une valeur ajoutée aux pratiques habituelles lors des soins douloureux, invasifs, permettant une réduction de la consommation des antalgiques, un confort et une qualité de vie des patients lors de leur prise en charge. Ce projet de recherche est en adéquation avec le projet de soins 2019-2023 du CHU de Poitiers dans l’axe « consolider les fondamentaux des professionnels pour des soins de qualité ». « Proposer aux patients des techniques non-médicamenteuses pertinentes, complémentaires aux stratégies d’intervention traditionnelles, pour améliorer si nécessaire leur confort » dans l’objectif « d’assurer des soins respectant le confort du malade ».